« Et ma lumière fut », par Philippe Corcuff

Philippe Corcuff vient de publier un énorme livre de 670 pages dans lequel il entend faire toute la lumière sur les temps obscurs que nous vivons : La grande confusion. Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées. Nous sortirions de notre rôle si nous tentions de rendre compte de cette encyclopédie du « confusionnisme » tel que l’auteur l’entend : seule nous importe la question de la critique des médias. Et sur ce point nous sommes copieusement servis !

Ô stupeur et consternation ! Alors qu’il nous semblait que des médias pouvaient créer d’innombrables confusions et contribuer à les diffuser, Philippe Corcuff ne semble pas s’en être aperçu. Notre grand maître es-critique des médias ne dit rien de ce confusionnisme-là !

En revanche, il a beaucoup à pourfendre s’agissant de la critique des médias réellement existante. Cela occupe un sous-chapitre de quelques pages délicieusement intitulé : « La critique manichéenne des médias, de la gauche radicale à l’extrême droite » (p. 162-167). Si vous pressentez un généreux amalgame (confusionniste), vous ne serez pas déçus.

– Depuis plus de 15 ans (et cette fois encore), Philippe Corcuff dénonce la critique des médias « manichéenne » et « complotiste » d’Acrimed, mais aussi de Noam Chomsky, de PLPL, de Serge Halimi, de Pierre Rimbert et du Monde Diplomatique. La recette ? Opposer à ces critiques dans la mêlée, le cas échéant virulentes et satiriques, les ouvrages de sociologie du journalisme et d’économie des médias dont ces critiques s’inspirent ! Un seul exemple : légataire universel de la sociologie de Pierre Bourdieu, Philippe Corcuff attribue manifestement à un dérèglement de la pensée de ce dernier la publication aux éditions Raisons d’agir (impulsées notamment par ses soins), du méchant ouvrage de Serge Halimi Les nouveaux chiens de garde, sans oublier le soutien qu’il a apporté à la création d’Acrimed.

– Depuis plus de 15 ans (et cette fois encore), Philippe Corcuff, juché sur ses propres épaules de géant de la critique des médias, non seulement s’est borné à nous opposer des cours de sociologie des médias sans esquisser la moindre critique concrète des médias, mais surtout ne nous a opposé aucun argument précis, fondé sur les quelques 6300 articles publiés sur notre site.

En revanche, il avait en avril 2004, pour illustrer l’une de ses chroniques dans Charlie hebdo un titre faussement interrogatif – « Les journalistes sont-ils tous des vendus ? » – qui nous attribue…

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Auteur: Henri Maler Acrimed