Et maintenant, on fait quoi ?

27,60% des voix, 20% des inscrits, 9 560 000 personnes : moins d’une personne sur cinq a choisi de rempiler pour 5 ans avec le président Macron. 23,41% des voix, 17,14% des inscrits, 8 106 800 personnes : les électrices et électeurs de Marine Le Pen représentent plus que la population de la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais moins que la population de l’Ile-de-France. Ces deux groupes représentent nettement moins de la moitié de la population inscrite sur les listes électorales (soit 47,7 millions de personnes) : un gros tiers des Français impose donc de fait aux autres un « duel » qui n’en est pas vraiment un. L’issue de ce premier tour est dramatique, car elle réduit le champ des possibles à une discussion entre deux candidats tous deux bourgeois, ayant le même programme socio-économique MEDEF-compatible.

Comment Macron a réussi son coup

C’est le jeu de cette élection, celui de la Ve République, pensée pour préserver l’ordre existant ! Le goulot d’étranglement du second tour fait qu’un tiers des électeurs décide pour tous les autres quel sera le débat (capitalisme néolibéral VS capitalisme nationaliste une fois encore donc). Et ce sera le candidat que 20% des gens ont choisi qui dirigera le pays, avec les pleins pouvoirs pendant 5 ans : il pourra faire tout ce qu’il veut, dire « qu’ils viennent me chercher ! » quand son collaborateur se déguise en flic pour taper des manifestants, dépenser des milliards auprès de copains de cabinets de conseil privés pour des formations Lego, mener des réformes majoritairement désapprouvées… La Ve République est calibrée pour permettre aux candidats de la bourgeoisie de faire ce qu’ils veulent une fois parvenus au pouvoir, sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit. Il est par conséquent navrant de voir que des gens espéraient encore, hier soir, que Macron « tendrait la main » à la gauche pour être réélu. Aux mieux, il le fera quelques jours puis fera bien ce qu’il veut pendant 5 ans : rappelons qu’il s’agit du même type qui a organisé un « grand débat national », une « convention citoyenne pour le climat » et autres concertations dont les résultats pourrissent littéralement dans des caves de sous-préfectures. 

Pour que la bourgeoisie soit parvenue à un tel résultat pour son candidat, il lui a fallu réunir trois conditions :

1 – Les personnes bénéficiant réellement de la guerre sociale menée par Macron représentent les 10% les plus aisés de la population , c’est trop peu. Il faut donc réunir…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag