Et si on arrêtait notre mépris ?

Quand j’ai eu vent des premières manif’ contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale l’été dernier, j’ai tout de suite eu envie d’y aller. De me joindre à cette opposition qui avait lieu dans la rue, à l’injonction de présenter un QR Code qui voudrait se faire la preuve de mon hypothétique état de (bon) santé pour l’accès à tout (ou presque) de mon quotidien. Et aussi à celle fait à tout un tas de gens d’être vacciné pour pouvoir continuer de bosser.

Et sans m’en être rendue compte, j’avais l’espoir qu’on s’y retrouve. Pire encore, je crois que c’était comme une évidence pour moi qu’on allait s’y retrouver. Et lutter ensemble comme ça nous était arrivé tant de fois auparavant. Peu importe les derniers mois. Peu importe l’année et demie passée.

Pourtant, ce n’est pas ce qui s’est passé. Ce qui s’est passé, c’est que je m’y suis retrouvée seule. En tous cas, sans toi.

Enfin, je n’étais pas vraiment seule. J’étais avec des milliers puis des centaines d’autres personnes. C’est vrai, j’y ai vu des tas de gens – pour une poignée généreuse, de celles et ceux qui luttent depuis 3 ans maintenant, qui sont farouchement et heureusement opposés à l’instauration (l’insidieuse banalisation, devrais-je dire aujourd’hui ?) du passe sanitaire dans nos vies et dans nos luttes. Et qui sont aussi contre l’obligation vaccinale de nombreux.ses travailleur.e.s, sanctionnée en cas de non-respect par la perte d’un emploi. J’y ai vu des gens en colère. Des gens tristes et effrayés. Des gens se retrouver et s’organiser. Mais aussi des gens qui se marraient et avec le sourire aux lèvres quand leurs pancartes pourtant hurlaient leur haine, leur refus et leur peur de ce monde qui nous entoure. Bref, j’y ai vu un mouvement social. Mon premier sans toi.

Mais malgré tout ce monde, j’étais quand même seule.

Bien sûr, j’ai entendu tes réticences à être « comptabilisé parmi ces gens ». J’ai entendu ton besoin de « clarté politique ». J’ai entendu tes idées sur ce « mouvement fasciste et identitaire ». Encore, j’ai entendu ton besoin de « savoir avec qui tu marches, avec qui tu luttes ».

Et pourtant, je ne comprends toujours pas. Je croyais naïvement que ces questions-là (très précisément), on les avait tranché il y a trois ans. Quand les Gilets Jaunes sont sortis dans la rue pour la première fois, et que nous, membres éminents de « l’extrême gauche », on faisait du mépris de classe : transfuges de classe oblige (a…

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Auteur: IAATA