Et si on osait la caresse dans le soin aux plus vulnérables ?

Après un été caniculaire et difficile sur tous les plans, écologique comme humain – y compris à l’hôpital toujours impacté par le manque de personnel soignant et la septième vague de Covid – si l’on abordait la rentrée sous l’angle de la caresse ?

Ce petit geste lent, de tendresse, de tact et de douceur vers l’autre ne coûte rien, mais apporte tant…

Des caresses tout au long de la vie

En fonction du contexte, de l’âge de la personne à laquelle elle est prodiguée, de l’endroit du corps sur lequel elle s’attarde, la caresse a deux faces radicalement différentes.

Dès avant notre naissance, nos futurs parents ont caressé de leurs paumes les ventres ronds des futures mamans, accompagnant ces gestes de sons agréables, de paroles d’amour, de musiques douces, de petits mouvement de bercement. Puis nous avons évolué, bébés, au sein d’un monde sensoriel agréable, caressés de mots et de gestes tendres et doux pendant la tétée…

La caresse est un geste vital pour les nouveau-nés : rappelons les effets extraordinaires des unités kangourous pour les grands prématurés qui finissent de « maturer » dans un « peau à peau », au chaud et au creux des cœurs palpitants des jeunes mères qui câlinent et caressent les tout petits corps de leurs bébés.

En grandissant, petit à petit, la caresse s’est éloignée au profit des câlins, ces corps à corps qui consolent dans les moments difficiles. Puis, au moment des premiers émois sexuels, elle est redevenue un moyen d’entrer en contact avec « l’autre que je désire ». De tendre et pudique, la caresse se fait alors plus pressante, érotique. Mais caresser n’est pas seulement un art destiné au plaisir physique. C’est un acte de réaffirmation et d’appartenance, un lien qui s’établit par les sens pour donner de la sécurité à notre cerveau.

La caresse et le lien social

Les bébés naissent avec le désir inné de former des liens avec les autres, mais le développement des habiletés sociales se poursuit jusqu’à l’adolescence. Des études insistent donc sur l’importance pour les parents de répondre aux besoins de contacts physiques de leur enfant, sans les imposer.

Une caresse, à l’instar d’une partition pour notre cerveau, révèle une émotion en adéquation avec le contexte et la personne qui nous procure cette émotion, qu’elle soit positive ou négative. Comme le montre un article publié dans la revue scientifique Journal of Neuroscience, une caresse lente donne lieu à des réponses plus importantes dans le cerveau. Une caresse est aussi un détecteur émotionnel de la peur, du désir ou de la tristesse. Tout se jouerait dans le cortex insulaire, une région profonde du cerveau, clé dans l’univers émotionnel.

Mais quels sont les effets de la caresse sur notre corps et notre psyché ?

Des caresses anxiolytiques

Quand une main nous touche, les récepteurs de notre épiderme sont stimulés….

La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Véronique Lefebvre des Noettes, Psychiatre du sujet âgé, chercheur associé au Laboratoire interdisciplinaire d’étude du politique Hannah Arendt (Université Paris-Est Créteil), co-directeur du département de recherche Éthique biomédicale du Collège des Bernardins, Collège des Bernardins