Et si on rendait leur place aux petits cours d’eau urbains et péri-urbains ?

À l’approche des Jeux olympiques de 2024, la baignade dans la Seine revient dans l’actualité. S’il soulève de nouveaux défis en matière d’amélioration de la qualité de l’eau, cet objectif fait suite à des projets centrés sur les fleuves et les grandes rivières qui ont consisté à valoriser les fronts d’eau en ville comme cela a été le cas avec les berges de la Seine à Paris, des bords du Rhône à Lyon ou de la Garonne à Bordeaux.

Dans l’ombre de ces cours d’eau, les petites rivières urbaines ont longtemps été délaissées. Elles représentent pourtant la part principale du réseau hydrographique qui traverse les grandes agglomérations (73 % en Île-de-France) et le cadre de vie d’une grande partie des citadins.

Elles peuvent offrir une réponse à la demande croissante de nature en ville exacerbée par la crise sanitaire en fournissant une connexion avec une nature de proximité, mais aussi contribuer à des enjeux rendus urgents par le changement climatique tels que la réduction de l’îlot de chaleur urbain ou la préservation de la biodiversité.

De nombreux projets se sont focalisés sur la valorisation des berges des fleuves dans les grandes villes, moins se consacrent aux petites rivières urbaines.
Jeanne Menjoulet/Flickr, CC BY-NC-SA

Des cours d’eau dégradés et oubliés

Mal traitées au fil du temps, les petites rivières urbaines sont souvent enterrées, busées, rectifiées et ont fini par être oubliées, car assimilées à un égout ou un fossé comme la Bièvre que l’on redécouvre aujourd’hui.

Avalées par l’extension urbaine et associées à une image négative du fait de leur artificialisation, elles constituent également une des dimensions de l’eau en ville les moins étudiées. Les analyses hydrologiques ont depuis longtemps démontrées qu’elles souffrent de l’urban stream syndrome lié à l’augmentation des zones imperméables, des réseaux de drainage et à la canalisation.

L’accroissement du ruissellement entraîne une amplification et une accélération des inondations aggravant la vulnérabilité des populations riveraines. Il provoque aussi l’incision et l’élargissement des lits mineurs, menaçant l’équilibre du système fluvial et la sécurité d’infrastructures (ponts, berges aménagées) et de terrains riverains.

Les petites rivières urbaines sont également soumises à une diminution des débits estivaux voire des assecs. Elles se distinguent enfin par une dégradation généralisée de la qualité de l’eau) et des habitats et donc de la biodiversité aquatique.

Souvent classées comme des masses d’eau fortement modifiées, elles sont considérées à l’échelle mondiale comme « our least restorable ecosystems ».

Un renouveau du regard

Pourtant, les petites rivières urbaines constituent l’une des rares infrastructures naturelles encore…

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Auteur: Laurent Lespez, Professor, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)