Et si on sortait de l’Union européenne ?

Alors que la gauche institutionnelle préfère ignorer le sujet et que la France Insoumise s’est engluée dans une stratégie alambiquée et changeante, l’essayiste et journaliste Aurélien Bernier revient avec Que faire de l’Union européenne, un livre d’une lucidité rare. Son constat est limpide : on ne gouvernera pas à gauche en restant dans les traités européens qui sont supérieurs à notre droit national. Il ne s’agit pas d’un pamphlet souverainiste, mais d’une analyse rigoureuse, juridique et politique, d’une impasse majeure du camp progressiste. L’Union européenne ne sera jamais autre chose qu’un verrou néolibéral. Et la désobéissance «légale» n’est pas une solution réaliste. Il faudra assumer une sortie — et en payer le prix.

Il fut un temps — pas si lointain — où l’Union européenne était un champ de bataille politique pour la gauche. Un vrai sujet de débat, clivant, nourri par la conscience que l’application d’un programme de transformation sociale était rigoureusement impossible dans le cadre des traités européens. On se souvient encore du séisme de 2005, quand la population française disait « non » au traité constitutionnel européen. Un non vite piétiné, le même traité étant refourgué sous un autre nom malgré le refus des Français. Puis la crise financière de 2008 fut le prétexte pour étrangler encore plus les populations européennes, avec comme moment paroxystique le supplice infligé en 2015 à la Grèce de Tsipras par la Troïka — véritable exécution politique en place publique, pour avoir eu l’outrecuidance d’imaginer qu’un peuple pouvait refuser l’humiliation économique.

Et aujourd’hui ? Silence radio. L’émancipation des traités européens semble avoir quasiment disparu des radars de la gauche. Il suffit de jeter un œil au programme du Nouveau front populaire aux législatives 2024 pour s’en convaincre : l’UE y est à peine mentionnée,…

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Auteur: Guillaume Étievant