État et industriels sont responsables de l'explosion du diabète

Le Collectif interassociations pour la santé environnementale (CISE) réunit une cinquantaine d’organisations désireuses de mettre la santé environnementale au cœur des politiques publiques. La version longue de cette tribune est lisible sur le site de l’association.


Avec l’obésité, le diabète est l’un des facteurs de comorbidité du Covid-19 — le président de la République l’a rappelé le 9 novembre dernier. Il aurait pu ajouter que, si le Sars-CoV-2 était apparu en l’an 2000, le nombre de décès liés à cette zoonose aurait été bien moindre, car le nombre de personnes souffrant de maladies chroniques a été multiplié par deux en vingt ans. C’est le cas de cette maladie grave qu’est le diabète : d’après Santé publique France, elle frappait en 2016 deux fois plus de personnes dans notre pays qu’en 2000. Comment expliquer cette explosion ?

Le cerveau humain aime le sucre et le gras. Et les géants de l’agroalimentaire ne se privent pas de lui en donner, même s’il est attesté que la consommation excessive de sucre est la cause majeure du diabète. Nestlé reconnaît, par exemple, dans un document interne que près de 60 % de ses produits alimentaires ne sont pas bons pour la santé.

Les industriels vont même parfois jusqu’à contourner les lois. Ainsi, le 24 août, Le Canard enchaîné révélait qu’au mépris de la loi de 2013 visant à garantir la qualité de l’offre alimentaire en outre-mer, dite « loi sucre outre-mer », ils continuaient à charger davantage en sucre les sodas et yaourts destinés à cette région, alors même que le diabète sucré y touche 11 % des Guadeloupéens et 14 % des Réunionnais, une prévalence deux à trois fois supérieure à celle de l’Hexagone. Un contournement de la loi opéré sous le regard complaisant du gouvernement français, soucieux, selon l’hebdomadaire, d’enterrer un rapport « accablant » de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes sur le sujet.

L’obésité, une maladie environnementale non reconnue de plus en plus répandue

L’augmentation de la prévalence du diabète a par ailleurs suivi l’exacte évolution de la production industrielle mondiale de produits chimiques. De plus en plus d’études épidémiologiques font en effet état d’un lien entre une exposition aux perturbateurs endocriniens et la survenue d’un diabète de type 2. Chez l’animal, il est par exemple prouvé que l’exposition chronique au bisphénol A, l’un des principaux en circulation,…

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Auteur: Reporterre