The Conversation : Comment avez-vous reçu les conclusions de ces États généraux de l’information voulus par Emmanuel Macron ?
Alexis Lévrier : Il s’agit d’une immense déception. Concernant les médias, la seule promesse de campagne du candidat Macron, c’était ces États généraux de l’information (EGI). Ils ont été lancés d’une manière très solennelle, puis de nombreux intervenants de qualité ont participé aux groupes de travail. Le rapport pointe justement une urgence démocratique à protéger et à développer le droit à l’information. Or les solutions proposées ne sont pas à la hauteur.
L’extrême droite est aux portes du pouvoir et elle a des projets très précis pour les médias : faire taire l’audiovisuel public et s’en prendre au contre-pouvoir journalistique. Regardons ce qu’a fait l’extrême droite en Hongrie, dans l’Amérique de Trump, en Italie avec Meloni. La France est sur le point de basculer. Il fallait des solutions fortes pour réguler les médias, renforcer l’audiovisuel public, lutter contre la concentration des groupes, rendre du pouvoir aux journalistes face à leurs actionnaires. Là, malheureusement, on a le sentiment que la recherche du consensus, la volonté de ne pas déplaire au pouvoir politique ont conduit à des propositions en demi-teinte.
Relevez-vous tout de même des préconisations positives ?
Les propositions qui portent sur l’éducation aux médias – même si c’est peu original – sont bonnes. Il faut bien sûr accroître cette éducation à l’école, à l’université ou dans les entreprises. Je salue également la proposition de créer un statut juridique de « société à mission d’information » qui implique une participation des lecteurs ou abonnés, de même qu’un ratio important de journalistes formés dans des écoles reconnues et titulaires de cartes de presse. Il y a des idées pour mieux défendre les modèles économiques de…
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Auteur: Alexis Lévrier