États-Unis 2021 : Néolibéralisme malmené et la gauche en embuscade ! — Yorgos MITRALIAS

Ayant été député ou sénateur pendant 39 ans, et vice président du pays pendant huit ans supplémentaires, Joe Biden a eu évidemment tout le temps pour se faire un profil de politicien que Wikipedia situe avec raison à “l’aile droite du parti Démocrate”. Alors, que se passe-t-il pour que les uns après les autres des économistes de gauche et même d’extrême gauche se déclarent “surpris agréablement” par le bilan des 100 premiers jours de la présidence de Biden, allant même jusqu’à constater qu’il s’éloigne du néolibéralisme dominant ?

Comme en notre époque il n’y en a plus de miracles, ce qui se passe c’est tout simplement qu’il y a désormais aux États-Unis non seulement de très importants mouvements populaires mais aussi des forces de la gauche radicale jouissant d’une influence sociale sans précédent, capables de faire sentir leur présence au centre de la scène politique, et même d’imposer quelques-unes de leurs thèses et de leurs propositions ! Et pour preuve, voici tout de suite comment se manifeste cette capacité sans précédent de la nouvelle gauche américaine d’influencer et de “gauchiser” les politiques de ce président Biden, par ailleurs conservateur chevronné, tout en luttant et mobilisant sur son propre programme revendicatif et émancipateur.

Alors, tandis qu’en Europe, où les gouvernants ne ressentent pratiquement pas des pressions venant de la gauche, les plans de relance économique se résument à la recette usée jusqu’à l’os de l’austérité draconienne, les plans correspondants de la présidence de Biden se distinguent par leurs différences quantitatives et surtout, qualitatives. Non seulement parce qu’ils représentent des investissements de plusieurs milliers de milliards de dollars, mais surtout parce qu’ils ignorent les vaches sacrées du néolibéralisme que sont la dette et l’inflation, mettent en avant la politique au lieu de l’économie et partent de la satisfaction des besoins de la population. En d’autres termes, ils constituent un changement de cap après un demi-siècle de politiques néolibérales de tous les gouvernements précédents, tant républicains que démocrates. Et certainement, ils constituent un éloignement sinon une première rupture avec les dogmes et les contraintes du néolibéralisme !

Évidemment, la situation politique pour le moins malsaine et la menace permanente représentée par Trump et les siens, ainsi que la pression asphyxiante exercée par les crises cataclysmiques économique, sanitaire, climatique…

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Auteur: Yorgos MITRALIAS Le grand soir