À l’heure où sa famille politique se fracture, « être de gauche, c’est beaucoup de tourment » reconnaît Philippe Torreton. « C’est comme une intuition, mais je ne sais plus ce que ça veut dire aujourd’hui » confie-t-il. « On s’aperçoit qu’il y a un sentiment de citoyenneté, de justice sociale partout. Dans ce moment d’errance politique, on croit que l’on a encore le temps d’une politique des partis. Je ne crois pas. La situation est suffisamment grave sur le plan national et international pour s’entendre sur le qui et pas sur le quoi. La question c’est qu’est-ce que l’on fait ! »
Pendant un temps, il a tenté de faire. Élu du neuvième arrondissement de Paris, il s’est engagé politiquement et a mis « les mains dans le cambouis » comme il dit. Il en est revenu. « C’était beaucoup de travail et difficile de concilier les deux » explique-t-il. « Si j’ai quitté la politique, c’est par respect, parce qu’elle mérite que l’on s’y investisse ».
« Imposer le silence par sa phrase, respecter l’autre, celui d’avant, celui qui va venir »
S’il n’est plus un acteur politique, il en reste un observateur attentif. « Si vous ne vous intéressez pas à la politique, elle s’intéressera à vous » prévient Philippe Torreton. Et se mobilise à sa manière, grâce à d’autres formes d’engagement. Contre la guerre, aux côtés des professeurs ukrainiens, et par le théâtre, en allant dans les classes pour…
Auteur: Agathe Alabouvette