France Inter est une radio d’Etat que je n’écoute jamais. Seulement quand un quidam me transmet « un lien » me dirigeant « en streaming » vers un moment de grossièreté ou de mensonge. Les gestes barrière s’imposant, j’enfile alors des protections d’oreilles. J’ai donc été contraint de me coiffer d’une charlotte double couche pour découvrir des propos tenus le 26 mars dernier lors d’une séquence matinale de la radio officielle, bavardage intitulé « Antidote » (nous verrons plus loin que ce remède est pire que le mal). Un dénommé Tristan Mendès France, un citoyen qui, visiblement à son rond de serviette dans la maison ronde, pérorait à propos d’un livre « Ouïghours, pour en finir avec les fakes news », une enquête rédigée par Maxime Vivas.
Visiblement, pour le sagace agacé Tristan Mendès France, Vivas, en écrivant ses pages, a commis un crime contre l’humanité. Voire un génocide. Puisqu’il est apparent que Mendès n’a pas lu le bouquin dont il dit le plus grand mal, il utilise la vieille technique du dénigrement d’auteur. On dégomme l’homme pour anéantir son travail. Exactement ce qu’un chasseur de fake news, théoriquement le boulot de Mendès, ne doit jamais faire. Alors que pour être crédible il doit contre-enquêter, chercher, se documenter avant d’écrire un seul mot, en dire un seul aussi. Pour convaincre ses auditeurs le Nimrod auto-proclamé du « fake » choisi comme arme ce qu’il combat par ailleurs : la fausse nouvelle. Il nous déclare que Vivas est un « individu responsable d’un site bien connu, « Le Grand Soir », qui relaie de nombreuses théories complotistes, notamment autour des attentats du 11septembre 2001 ».
N’ayant jamais rencontré Vivas j’ai donc fait ce que l’oracle en platine iridié -qui dort au pavillon de Breteuil de la Vérité- aurait dû faire : enquêter. Vivas n’est pas le responsable du site le Grand Soir et quelques clics sur les archives de ce média alternatif m’ont suffi pour ne découvrir aucun article « complotistes sur le 11 septembre 2001 ». En revanche, et cela a échappé à notre grenadier voltigeur, le 11 septembre revient souvent dans les colonnes du « Grand Soir », mais les papiers traitent du Chili en 1973, le jour où la démocratique Amérique, protectrice des Ouïghours, a commandé l’assassinat d’Allende.
Plutôt que d’utiliser, pour qualifier Vivas, de mots comme « auteur », « écrivain », « essayiste », Mendès préfère « individu ». Tout humain qui n’a pas…
La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Jacques-Marie BOURGET Le grand soir