Europe 1 : une matinale au cœur de la contre-révolution réactionnaire

Le 25 octobre 2023, l’Arcom approuvait le changement de contrôle du pôle radio de Lagardère (Europe 1, Europe 2 et RFM) au profit d’une société en commandite par actions (SCA) dirigée par Arnaud Lagardère… dont le groupe est sous la coupe de Vincent Bolloré, actionnaire via Vivendi à hauteur de 60%. À cette occasion, l’autorité de régulation de l’audiovisuel indiquait dans son communiqué de presse que « les obligations d’Europe 1 en matière de pluralisme de l’information et en matière sociétale ont été renforcées ». La convention stipule notamment, au titre de l’article 2-3, que « le titulaire assure le pluralisme des courants de pensée et d’opinion ».

Mais dans la station bolloréisée, la pratique prend quelques libertés avec la théorie… Laissons de côté les deux heures trente quotidiennes en compagnie de Pascal Praud et les plateaux extrême droitisés de Laurence Ferrari et Christine Kelly (tous deux couplés avec CNews), « les dossiers judiciaires les plus terrifiants » racontés par le fait-diversier en chef Christophe Hondelatte, les « véritables histoires » du médiatique historien de garde Stéphane Bern, le « studio des légendes » du non moins tristement légendaire Jacques Vendroux ou encore les faux débats orchestrés par le très libéral Pierre de Vilno.

Cet article se focalise sur la matinale (7h-9h) et, plus précisément, sur ses deux principaux créneaux d’interviews : l’entretien avec « l’invité actu » mené à 7h10 par Dimitri Pavlenko et « la grande interview », prise en charge une heure plus tard par Sonia Mabrouk. Leur observation sur la période courant du 28 août au 29 décembre 2023 permet de tirer une conclusion très simple : promotrice infatigable de la « familia grande » réactionnaire, Europe 1 n’en a que faire des obligations légales qui la contraignent à respecter le pluralisme !

« La grande interview » : la réaction à visage…

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Auteur: Elvis Bruneaux, Pauline Perrenot