En pleine canicule estivale, le député Génération·s Benjamin Lucas ne redoute qu’une seule chose : « l’hiver de la Nupes », ce moment où la coalition des gauches partirait en lambeaux ou exploserait d’un coup. Peut-être même dès le 9 juin 2024, au soir du premier tour des européennes. Pour cet élu des Yvelines, c’est le scénario qui attend la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) si elle n’arrive pas à présenter de liste commune pour ce scrutin : « Ensemble, on fera un meilleur score que séparés, parce qu’on pourra créer une dynamique. Les électeurs seront attirés par un bulletin efficace. Aller voter en sachant qu’on va perdre, c’est moins motivant. »
Son discours est loin de faire l’unanimité. Car en ce moment, au sein de l’alliance signée pour les législatives de 2022, deux croyances s’affrontent. D’un côté, les « unionistes » qui estiment qu’une campagne menée en commun serait la seule solution pour élargir l’électorat de gauche. De l’autre, ceux qui brandissent les sondages en expliquant que présenter quatre listes distinctes permettrait de faire élire quelques eurodéputés de plus. Ces deux gauches-là semblent irréconciliables.
Au sein des « pro-union », surtout composés d’insoumis et d’une partie des socialistes, on affirme que le calcul du camp opposé est contre-productif. Le député PS Philippe Brun imagine la situation : « Il y aura une liste du Rassemblement national qui sera très forte, une liste de la majorité présidentielle et quatre ou cinq listes de gauche. Le soir du scrutin, on pourra tous pleurer d’avoir fait 5 ou 6 % parce qu’on aura passé la campagne à se taper dessus et à chasser le même électorat. »
Le soir du scrutin, on pourra tous pleurer d’avoir fait 5 ou 6 %.
Philippe Brun, PS.
D’autres estiment que le contexte politique impose la création…
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Auteur: Lucas Sarafian