Les élections européennes de ce dimanche n’ont rien d’un scrutin banal. Sans doute sont-elles les plus importantes de l’histoire de la construction européenne. Avec la guerre qui frappe à nos portes, la poussée des nationalismes et des eurosceptiques, les ingérences étrangères, c’est l’idée même d’Union européenne qui est menacée.
La campagne qui s’achève laisse un goût amer.
Les Français ne voulaient pas de cette Europe-marché. Ils l’ont rejetée en 2005 en votant contre le référendum sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe (TCE). Et en s’asseyant sur la volonté du peuple, celles et ceux qui ont gouverné depuis ont chaque jour toujours plus éloigné les citoyens de leurs institutions communautaires. La campagne qui s’achève laisse un goût amer. Comme si les candidats n’avaient pas pris la mesure du danger qui guette. Il aura finalement été moins question d’Europe que de controverses franco-françaises – aussi légitimes soient-elles –, concours de punchlines et règlements de comptes.
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Que retient-on ? Après des mois de campagne, qui peut sérieusement dire quelles sont les idées des uns et des autres ? Les idées ont été les grandes absentes de cette élection. Et les politiques n’en portent pas seuls la responsabilité : les médias ont largement participé de l’appauvrissement du débat public. Avec pour conséquence un désintérêt des citoyens. Un désintérêt d’autant plus fort que le récit est écrit d’avance. L’abstention gagnera. L’extrême droite française sera puissante à plus de 40 % – avec les listes du Rassemblement national et de Reconquête, et sans même compter les voix…
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Auteur: Pierre Jacquemain