Évacuation de la Gaîté Lyrique

La Gaîté Lyrique était vide pourtant ! Ça doit être ça : leur frustration de ne pouvoir en « expulser » ses occupants, puisque c’est leur raison d’être : appliquer l’ordre venu d’en haut.

Ça ! Un mauvais rêve ? Tu te réveilles et tu pleures. T’as passé l’âge pourtant ! C’est le manque de sommeil enkysté qui s’relâche, ou la tête ankylosée aux gaz lacrymogènes qui s’débine… Eh ben ça promet, quand ce sera la guerre ! Mais elle est déjà là ta guerre et j’temmerde, tes bataillons de CRS qui nassent, qui font durer leur plaisir plus de trois heures tandis que le silence plane sur le froid qui nous glace. Puis, le soleil se lève, les tambours et les slogans se réveillent, et là, sans crier gare, ça commence à frapper dans le tas au hasard, à dégommer ses jets de lacrymos à bout portant des yeux, à pousser du bouclier ceux qui sont en haut des marches. Ils tombent, risquent d’être piétinés par la foule en panique qui tente de sortir de cette place bondée, bouclée de part et d’autre par des casqués en armes arrivés au petit matin à plus de 500 exemplaires.

Car faute de pouvoir se rassembler la veille place de l’Hôtel de Ville et d’y passer la nuit à hurler à Hidalgo son incurie – sa place à elle étant préventivement gardiennée par ses amis de la préfecture – les jeunes mineur.e.s isolé.e.s avaient décidé de veiller devant la Gaîté Lyrique, qu’elle soit vide au moment de l’arrivée des flics. Car si les médias et les politiques se foutent bien de ce que ces jeunes aient mûris bien plus tôt et plus durablement que leurs détracteurs, il ne leur avait pas fallu longtemps avant de décider qu’il est plus sage de se trouver dehors plutôt que de se faire bastonner pour sortir d’un lieu de toute façon perdu. Y rester malgré tout, c’est quand il reste ce qu’il faut de dignité, d’espoir aussi, celui que la Mairie vienne proposer quelques solutions in…

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Auteur: dev