Évaluer l’impact environnemental des soins : l’exemple de la dépression

Saviez-vous que le système de santé contribue de manière significative au changement climatique, puisqu’il est responsable d’environ 5 % du total des émissions de carbone dans le monde ? Ce fait attire de plus en plus l’attention.

En réponse, 81 pays, dont le Royaume-Uni, qui vise à avoir un système de santé neutre en carbone d’ici 2045, se sont engagés à réduire l’empreinte carbone de leurs systèmes de santé. En France, le système de santé représente près de 8 % des émissions de gaz à effet de serre du pays.

Réduire l’impact environnemental des soins de santé

Les politiques publiques sont désormais confrontées au défi de réduire l’empreinte carbone des soins, tout en favorisant les innovations ayant un impact positif sur la santé et une viabilité financière. Mais comment ?

Habituellement, les décideurs ont recours aux outils d’évaluation médico-économiques afin d’éclairer de manière standardisée la question, par exemple, du «juste prix» d’un traitement. Ce sont des outils désormais bien intégrés dans la routine des décideurs, au sein des agences de santé notamment.

Or, l’intégration des impacts environnementaux dans la prise de décision en santé est très limitée car il n’existe pas à ce jour de méthodes standardisées pour le faire. L’enjeu est de concevoir des outils accessibles aux décideurs qui soient maniables et compréhensibles.

Pourquoi la dépression est un bon cas d’étude

Nous avons fait le choix du traitement de la dépression comme cas d’étude pour plusieurs raisons. Premièrement, la prévalence de la dépression a augmenté de façon importante, en particulier après la crise du Covid-19, avec 13,3 % des adultes ayant connu un épisode en 2021, soit une augmentation de 36 % depuis 2017.

En outre, l’utilisation d’antidépresseurs a augmenté de 12 % entre 2017 et 2021. Les achats de médicaments contribuent de façon importante à cette empreinte carbone, qui représentent 29 % des…

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Auteur: Matthias Brunn, Chercheur affilié en sciences politiques au LIEPP – Sciences Po, Sciences Po