Exclusif : Intervention meurtrière, un témoin met en cause la version policière

« Mon frère ne méritait pas cette mort, il aurait pu être appréhendé sans violence et ne pas être victime de la frustration d’un gendarme » Nabil* ne décolère pas. Son frère Aziz a été tué la semaine dernière lors d’une intervention de gendarmes en Haute-Savoie. Quatre jours plus tard, ils décident avec sa famille de se constituer partie civile pour « rétablir la vérité et se battre contre la version mensongère diffusée dans les médias locaux ». Cette plainte s’appuie sur le témoignage d’Omar*, un ami d’Aziz, présent lors des faits. Le jeune homme de 22 ans, encore traumatisé par la scène, a accepté de nous raconter ce qu’il s’est passé. Il parle pour la première fois.

Dans la nuit du dimanche au lundi 5 juillet, vers 4 heures du matin, un agent de surveillance d’un parking de Bossey, en Haute-Savoie, contacte la gendarmerie locale. Il a repéré la présence d’un « véhicule suspect » et de deux individus qui pourraient se livrer à des vols de motos. Une patrouille se déplace sur les lieux. « On avait vu le vigile faire sa ronde, on voulait se barrer. Mais au moment de partir, les gendarmes sont arrivés à toute vitesse », raconte Omar. Les militaires descendent de leur voiture qu’ils stationnent près de la sortie du parking. Omar prend la fuite. Un gendarme se lance à sa poursuite. En se retournant dans sa course, Omar voit Aziz remonter dans son véhicule. Le chauffeur desserre le frein à main et allume le moteur pour quitter les lieux. 

« Les deux premiers coups de feu sont tirés », les détonations font tomber Omar qui aperçoit dans sa chute la position des gendarmes. « Au moment où Aziz allait partir, personne n’était en danger. Il n’y avait vraiment pas lieu de lui tirer dessus vu la scène. Ils étaient à 4 ou 5 mètres de lui, bien à l’écart, ils ne se sont pas vraiment mis au milieu de la route : il y avait un passage pour partir. » Omar reprend sa course. Il entend « plusieurs autres coups de feu, très rapprochés », escalade un portail et se cache. 

 « Je n’aurais jamais pensé qu’il était mort, je pensais qu’il avait réussi à s’enfuir »

D’après la plainte de la famille de la victime que nous avons pu consulter et le témoignage d’Omar, neuf balles auraient été tirées. Une de celles-ci atteint le conducteur. Touché « au niveau du pectoral droit », Aziz arrive à s’extraire du véhicule. Il marche quelques mètres puis s’effondre sur la route, mort.  

Interpellé trois heures après les faits, Omar apprend le décès…

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Auteur: Le Média