EXCLUSIF – « Un bicot, ça ne nage pas » : l’IGPN accusée d’avoir falsifié son enquête

Un homme dans la Seine, des insultes racistes, des rires glaçants, des bruits de coups et des cris : en avril 2020, notre confrère Taha Bouhafs (aujourd’hui journaliste au Média et coauteur de cette enquête) publiait la vidéo d’une interpellation en Seine-Saint-Denis. Dans la nuit du 25 au 26 avril 2020, un jeune homme, qui s’était jeté à l’eau pour échapper aux policiers, subissait leurs insultes racistes. Ils prétendent aujourd’hui lui avoir porté secours. Dans la vidéo, filmée par des habitants du quartier, on entend distinctement un policier prononcer la phrase suivante : « Il sait pas nager. Un bicot comme ça, ça nage pas ». Ce à quoi son collègue répond : « Ça coule ! T’aurais dû lui accrocher un boulet au pied ».

Le jeune homme sorti de l’eau, s’ensuivent des bruits de coups et des cris. Sitôt la vidéo publique, les propos racistes sont condamnés de toutes parts, y compris par la hiérarchie policière et le ministre de l’Intérieur de l’époque, Christophe Castaner. Une enquête est alors confiée à l’IGPN.

Plus d’un an après les événements, nous révélons aujourd’hui que l’IGPN a maquillé des éléments de son enquête, et qu’elle est désormais visée par une plainte pour “faux et usage de faux en écriture publique”. Les éléments modifiés par la police des polices vont dans le sens des policiers mis en cause. 

« Le bouffon est sorti de l’eau »

Il est presque 2 heures ce matin, ce 26 avril 2020. Samir, qui avait sauté dans l’eau pour échapper aux policiers, vient de sortir de la Seine. « Je suis sorti tout seul de l’eau », explique-t-il aujourd’hui au Média, « personne ne m’a sorti ». Tout au long de l’affaire, les policiers mis en cause ont pourtant affirmé s’être jetés dans l’eau pour le secourir. 


PV d’interpellation. Document Le Média.

C’est d’ailleurs sur ce prétendu « sauvetage » que s’appuie la défense des policiers auteurs des insultes racistes. Dans les colonnes de Charlie Hebdo, le délégué général du syndicat Alliance s’empresse ainsi de faire remarquer que le policier qui traite Samir de « bicot » est aussi celui qui l’aurait sauvé. «

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Auteur: Le Média