Expositions « blockbusters » : comment limiter leur impact environnemental?

Sur le site du Rijksmuseum, l’exposition « blockbuster » consacrée à Johannes Vermeer (10 février–4 juin 2023) est présentée comme « la plus grande exposition jamais réalisée ». Mais les visiteurs sont vite refroidis par la suite : « L’exposition Vermeer est définitivement épuisée. Cependant, toutes les œuvres de Vermeer peuvent encore être admirées via le parcours de découverte en ligne. », annonce la page d’accueil.

Pour les Productions Adonis, agence qui accompagne les institutions culturelles dans le montage d’expositions en promettant d’allier culture et spectacle, la première exposition « blockbuster » en France remonte à février 1967, avec « Toutânkhamon », au Petit Palais.

Les expositions dites « blockbusters » sont des superproductions médiatisées, souvent monographiques et/ou qualifiées d’exposition-événement, rassemblant par exemple une grande quantité d’œuvres iconiques d’un artiste, atteignant des records de fréquentation grâce à une proposition de valeur nouvelle. ce sont des expositions spectaculaires aux scénographies flamboyantes qui ciblent surtout des visiteurs occasionnels.

En termes de fréquentation, elles sont indéniablement un succès. La dernière exposition de ce type au Musée d’Orsay qui s’est terminée le 22 janvier dernier (« Munch. Un poème de vie, d’amour et de mort ») a battu le record de fréquentation de l’institution avec 720 000 visiteurs en quatre mois.

De même, « Toutankhamon, le trésor du Pharaon » à la Grande Halle de la Villette a enregistré 1,4 million de visiteurs en 2019 ; « Léonard de Vinci » au Louvre : 1,1 million de visiteurs en 2020 ; « La collection Morozov. Icônes de l’art moderne » à la Fondation Louis Vuitton : 1,2 million de visiteurs en 2022).

Succès de fréquentation mais échec environnemental

Mais en termes d’impact environnemental, ce type d’exposition reste très (trop) gourmand en énergie et trop polluant. À titre d’exemple, selon Elsa Boromée, responsable RSE au Musée d’histoire naturelle à Paris – très impliqué sur ces questions – l’exposition temporaire « Espèces d’Ours ! » en 2017 a consommé l’eau de 454 piscines olympiques, l’énergie annuelle de 23 foyers français et a émis des gaz à effet de serre de 74 aller-retour en avion Paris – Marseille.

Ce constat oblige les acteurs de l’industrie culturelle à revoir leur…

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Auteur: Guergana Guintcheva, Professeur de Marketing, EDHEC Business School