Expulsion de la ZAD du LIEN, 14 activistes en geôle : l’État passe en force

Une centaine de gendarmes et leurs nombreux véhicules, un hélicoptère, des pelleteuses, un incessant ballet de camion bennes… Le lieu-dit du Pradas à Grabels semblait sous état de siège ce matin, alors que les forces de l’ordre procédaient à l’évacuation et à la destruction au moins partielle de la ZAD du LIEN, au nord de Montpellier. Quatorze personnes ont été placées en garde à vue, de très nombreuses autres arrêtées puis relâchées après un passage au commissariat. Il y aurait au moins un blessé léger parmi les activistes interpellé·es.

Le LIEN, c’est un projet de rocade prenant la forme d’une véritable jonction autoroutière entre les autoroutes A9 et A750. Cette route que le Département prétend « durable », va venir détruire et impacter une centaine d’hectares de terres naturelles ou agricoles, qui forment l’un des derniers poumons verts de la périphérie de Montpellier. À rebours de l’urgence climatique et des alternatives proposées au modèle du tout voiture et de la métropolisation.

Quelle est la base légale de cette intervention ?

À sept heures ce matin, les gendarmes ont pénétré massivement sur la ZAD et sécurisé ses alentours, et ont procédé aux très nombreuses interpellations. La présence d’enquêteurs et de la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI) de la gendarmerie supposait une intervention liée à des motifs d’ordre judiciaire. Selon l’un des témoignages que nous avons recueillis auprès des zadistes, une perquisition a été menée dans les habitats et de nombreux objets saisis.

Plusieurs heures après le début de l’évacuation, le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, a félicité ses troupes sur Twitter pour ce nouveau fait d’armes, qualifié d’opération judiciaire : « Pas d’impunité pour ceux qui agressent les forces de l’ordre et violent la loi. » L’intervention a donc été menée par le parquet, en coordination avec la préfecture. Et c’est finalement le procureur de la République de Montpellier, Fabrice Bélargent, qui a levé le voile sur les motifs de l’évacuation.

« Cette procédure fait suite au dépôt de plainte de plusieurs propriétaires privés et de la commune de Grabels pour installation en réunion sur le terrain d’autrui et, depuis avant-hier, à des actions visant à faire pression sur les ouvriers qui avaient débuté les travaux ainsi qu’à des jets de projectiles divers en direction des gendarmes qui s’étaient déployé sur le terrain pour sécuriser le chantier » a-t-il exprimé auprès de la…

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Auteur: Jude Mas