Expulsion d'un père de famille : « Notre pays se déshonore par de tels actes de violence »

Dimitri Barbakadzé avait fui des persécutions en Géorgie, et s’était réfugié en Ardèche avec son épouse et leurs quatre enfants. Il a été arrêté et expulsé par surprise. Des associations adressent une lettre ouverte au Président Macron.

Lettre ouverte à Monsieur le préfet de l’Ardèche, Monsieur le ministre de l’Intérieur, Monsieur le président de la République,

« Mercredi 23 juin au matin, en France, un père de quatre enfants âgés de 16, 14, 6 et 4 ans, dont deux nés sur le sol français, tous scolarisés, a été mis dans un avion contre son gré pour rentrer dans un pays qu’il avait quitté huit ans plus tôt.

Il y a huit ans, pour échapper à des persécutions familiales, sa femme et lui avaient fui leur pays avec leurs deux aînés alors âgés de 8 et 6 ans.

Arrivés en Ardèche, ils avaient confiance dans le gouvernement français à leur reconnaître le droit de choisir un lieu de vie où leurs enfants pourraient se restaurer psychologiquement et grandir sereinement. Mais L’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) ne l’a pas vu de la sorte et le statut de réfugié leur a été refusé. Depuis, ils ont cherché à régulariser leur situation en formant plusieurs demandes de titre de séjour, sans succès.

Dans une période d’égarement, cet homme a succombé à l’emprise de l’alcool et a eu deux fois à faire à la justice française : pour vol d’une bouteille d’alcool d’abord, puis pour conduite en état d’ivresse. Il a répondu de ces deux faits, a payé son dû, s’est soigné et n’a pas retouché une goutte d’alcool depuis six ans.

Installés dans un petit village d’Ardèche, lui et sa femme ont appris le français, scolarisé leurs enfants dans l’école de la commune, et se sont intégrés petit à petit, développant des amitiés solides avec les habitants. Ils ont travaillé au sein d’associations caritatives, il cultivait un potager, et sa femme effectue des heures de travail en tant qu’aide-ménagère déclarées et rémunérées via le Cesu (Chèque emploi service Universel).

Respectueux des lois et reconnaissants de l’accueil et de l’aide qu’ils ont trouvés auprès d’associations et de leurs amis, la seule chose qui leur est reprochée est d’avoir choisi de se maintenir sur le sol français après la décision de l’Ofpra et de la CNDA (Cour nationale du droit d’asile), dans l’espoir de voir leur situation administrative régularisée et de pouvoir construire une nouvelle vie. Fort d’une promesse d’embauche, un dossier…

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Auteur: Rédaction