Expulsion en plein été du squat rue Achille Viadieu

29 juillet 2021, une belle journée d’été où personne n’est là sauf les copain-e-s en squat qui ne partent pas en vacances.

Deux des copines du 57, seules sur Toulouse au moment de l’expulsion, reçoivent un appel au lever du lit d’un des copains vivant au squat disant qu’il y a des gens de la Préfecture et la Police au 57. Trop de mal à y croire, en effet 5 jours auparavant, la Région ordonnatrice de l’expulsion propose au collectif 57 de lui donner les noms des familles pour soutenir les dossiers en préfecture. La Région nous invite également à trouver une nouvelle solution d’hébergement… S’agit-il d’un appel implicite à réquisitionner un nouveau lieu de vie ? Effectivement, ni la ville ni la Région ni le 115 n’ont de solutions pour ces familles condamnées à vivre à nouveau dans la rue.

La suite de cette journée : l’une de nous se rend sur place. Il est 9H15 et quoi ? Une expulsion sans vis à vis qui se fait depuis l’intérieur du Lycée. Un gros chien, un vigile. Un monsieur habillé en marron qui dit que non, on ne peut pas aller voir les familles parquées avec leurs gosses dans la cantine du Lycée. Il s’avère que plus tard, la copine, seule sur place comprend que le monsieur en question n’est autre que le proviseur du Lycée Berthelot…

Nous avons recueilli le témoignage de H, l’une de nos amies vivant au 57 avec ses enfants et son mari :

Ce matin, je me réveille, je vais me laver le visage, puis je sors mon chien. Je suis assise sur l’escalier extérieur et j’entends le bruit d’une scie-sauteuse. Le chien aboie et je vois la police arriver par derrière la maison. Ils sont passés depuis l’intérieur du collège et du lycée. Mes enfants dorment, mon mari dort. Toutes les familles dorment. La police réveille tout le monde. J’entends la fille d’une des familles dire « je suis toute nue, je m’habille ». A l’étage, la police casse les portes. La police crie : « allez vite vite, vous prenez un peu de vêtements, les passeports et les médicaments ». L’interprète albanais de l’OFII (très malveillant) nous dit que ce n’est rien ce qu’il se passe, que nous serons relogé-e-s et bien traité-e-s. Ce même interprète prend un sac d’un des habitants (avec tous ses papiers) alors que ce dernier n’est pas présent dans la maison. Il remet le sac à la police. Nous avons dix minutes pour prendre nos affaires avant d’être parqué-e-s dans la cantine du Lycée. Nous avons l’interdiction d’utiliser nos téléphones. Dans la cantine, on nous pose plein…

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Auteur: IAATA