Extrême droite espagnole, le début du déclin ?

Ces dernières années ont vu l’émergence d’une formation d’extrême droite dans l’Etat espagnol : Vox. Profitant de la longue crise du Parti populaire (PP) et du déclin accélérée de Ciudadanos, parti néolibéral redescendu aussi vite qu’il était monté, Vox est parvenu pour la première fois depuis la fin de la dictature franquiste à cristalliser une force à la droite du PP et à donner une audience de masse aux idées les plus réactionnaires, masculinistes, xénophobes et nostalgiques du franquisme.

Comme le montre pourtant ici Miguel Urban, militant anticapitaliste et député européen, la montée de Vox rencontre des obstacles et il se pourrait bien que les prochaines échéances électorales marque le début du déclin pour les alliés de Meloni, Orban et Trump.

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L’irruption de Vox dans le panorama institutionnel espagnol, à partir de son entrée au parlement andalou fin 2018, a marqué le retour de l’extrême droite espagnole dans les institutions, dont elle était absente depuis 1982 quand Fuerza Nueva a perdu sa représentation. Les échecs électoraux subis par l’extrême droite jusqu’à l’entrée de Vox dans le parlement d’Andalousie ne doivent pas nous tromper sur l’importance de l’extrême droite – au sens large – dans l’État espagnol au cours des quarante dernières années, ni nous conduire à sous-estimer son influence sociale, la perméabilité et la permanence de son discours et sa capacité de mobilisation.

Comme l’écrit Ferrán Gallego, l’échec électoral qu’a subi l’extrême droite « ne signifie pas, bien sûr, que les valeurs propres à l’extrême droite ne se retrouvent pas dans des zones diverses de notre arc institutionnel, ni qu’une base électorale qui, dans d’autres pays, a donné corps à ces formations, n’ait pas pris des chemins différents dans notre pays »[1]. Nous devons donc parler d’une présence sociale et politique qui n’a pas de représentation en tant que telle dans les institutions. Cette situation a masqué une réalité qui est restée souterraine dans notre société : la permanence d’un franquisme sociologique néoconservateur et xénophobe qui, sans expression politique dans les formes de l’extrême droite au sens strict, s’était dilué, jusqu’à présent, à l’intérieur d’un Parti populaire (PP) accueillant.

En tant que force politique indépendante du PP, Vox a réussi à représenter une déclinaison hispanique de la vague réactionnaire mondiale qui, comme Bolsonaro, Trump ou Orban, s’inscrit dans le contexte…

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Auteur: redaction