Fabriquer des experts contextuels TIPÉDANTS pour mater l'indigence — Erno RENONCOURT

Du mythe de la résilience au culte de l’indigence

Il ne fait plus de doute qu’Haïti agonise d’impuissance et sombre dans un état d’indigence qui tue l’intelligence. Opposé à tout effort et rebelle à toute volonté de se doter d’un référentiel de valeurs pour apprendre à vivre courageusement et dignement, en se confrontant aux incertitudes de son écosystème, le collectif haïtien s’est laissé appâter par le piège des succès précaires et des célébrations qui anoblissent insignifiance. Ainsi, miné par un contexte local invariablement défaillant, et verrouillé sur des cycles d’assistance, qui se performent autant par la médiocrité des stratégies de politiques publiques que par l’indignité des élites culturelles et académiques, le collectif haïtien se complait à faire vivre, par résonances diversifiées, le mythe d’une ‘‘résilience’’ collective comme art de la survie.

Le contexte global n’est pas plus réjouissant et n’inspire, du reste, aucune espérance. Pour cause, contraint par des guerres, que livrent les seigneurs du capital et les princes de la croissance contre les peuples, il est traversé par les vents d’une globale déshumanisation. Gonflée par des courants porteurs, cette déshumanisation se propage, d’un bout à l’autre du monde, comme modèle économique et culturel dominant !

ONG et Gangs : la tenaille qui broie Haïti

C’est dans ce double contexte effroyablement contraint par des médiocrités humaines, mais combien fertile et prospère pour ceux qui règnent sur les trous à rats shitholes comme Haïti, que se structure le nouveau modèle d’affaires de l’occident civilisé, démocratique, chrétien et blanc : la fusion des ONG et des Gangs comme nouveau business de l’humanitaire ! Pour ceux qui veulent une preuve de l’expérimentation de ce modèle, ils n’ont qu’à voir le fonctionnement du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) depuis 2017. Haïti est en effet ce lieu où, depuis les temps coloniaux, les élites n’étant que de vastes réservoirs de fumiers humains drainés et entassés pour servir d’étouffoir et enfumer la vie, l’occident ne s’embarrasse pas de scrupules pour imposer ses projets les plus immondes à ceux et celles qui ont le malheur d’y vivre et d’y habiter. Ainsi, la décision du Conseil de Sécurité des Nations Unies, en ce 15 juin 2022, de renouveler le mandat du BINUH semble promettre un avenir d’enfer à ceux et celles qui ont choisi ou qui sont contraints de vivre en Haïti. Car, dans la résolution…

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Auteur: Erno RENONCOURT Le grand soir