Un consensus a été trouvé. Comme ses prédécesseurs, le sixième rapport de synthèse du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a été adopté à l’unanimité dimanche 19 mars à Interlaken, en Suisse. Six fois renouvelé depuis 1990, l’exercice de synthèse en une trentaine de pages des quelque 10 000 pages des six rapports du Giec parus entre 2018 et 2022 pourrait sembler de pure forme. Pourtant, en l’approuvant, les 195 pays membres du Giec s’accordent sur les causes anthropiques du changement climatique, ses effets et les solutions existantes.
Experts et États sont d’accord : le réchauffement climatique est d’origine humaine et certains changements sont déjà inévitables et irréversibles. « La fenêtre d’opportunité pour sécuriser un futur vivable et soutenable pour tous se ferme rapidement », insiste le rapport. Mais à la différence des précédents rapports, plus de date butoir mise en avant. L’enjeu est simple : plus les actions de réduction des émissions seront importantes et rapides, plus on limitera la casse. « Le message important est que pour stabiliser la température mondiale, il faut atteindre zéro émission net de gaz à effet de serre. Plus on l’atteindra tôt, moindre sera le réchauffement », résume à Reporterre Gerhard Krinner, climatologue à l’Institut des géosciences de l’environnement et auteur du rapport de synthèse.
L’arrivée du terme « sobriété »
Le résumé destiné aux décideurs insiste aussi largement sur toutes les solutions d’atténuation et d’adaptation déjà existantes à la disposition des États. « C’est la première fois que le terme “sobriété” apparaît dans une synthèse pour les décideurs politiques », se réjouit Anne Bringault, coordinatrice des programmes au Réseau Action Climat. Avec une définition à l’appui : les mesures et pratiques qui réduisent la consommation d’énergie, de terre et d’eau.
Sur les énergies, la part belle est faite au solaire et à l’éolien. À l’échelle mondiale, le nucléaire arrive derrière les énergies renouvelables pour réduire les émissions. Le stockage de carbone est relégué en dernière place des solutions énergétiques et comme comparativement très cher. « Le rapport insiste sur le fait que la captation du carbone ne peut pas être la seule solution et qu’il faut réduire la consommation actuelle d’énergies fossiles », appuie Gerhard Krinner.
Dans la longue liste des solutions se trouvent aussi sans surprise la réduction de la destruction d’espaces naturels, un régime alimentaire soutenable (moins de viande, moins de déchets), l’isolation des bâtiments, le développement des transports en commun…
Pour…
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Auteur: Magali Reinert Reporterre