Face à la montée des eaux, mieux vaut l'inondation que des digues

est chercheur en géologie marine à l’université de La Rochelle.

La conséquence inéluctable du réchauffement climatique en cours est une élévation du niveau marin global. Cette dernière est évaluée par deux méthodes indépendantes mais complémentaires : l’altimétrie embarquée sur des satellites, et la marégraphie, en général opérée depuis la côte.

La première est générale et renseigne sur la presque totalité des océans. Elle donne directement le niveau absolu (par rapport au centre de la Terre), mais est relativement récente puisqu’elle date des années 1990. La deuxième méthode est celle des mesures marégraphiques qui sont locales, ne donnent le niveau absolu que si le marégraphe est positionné avec un récepteur GPS fixe de haute précision, mais offrent davantage de recul, puisqu’elles remontent sur plusieurs décennies et jusqu’à 300 ans. Ces mesures convergent vers une valeur très précise de + 3,2 mm/an en moyenne depuis les années 90.

Outre cette convergence, la robustesse de cette valeur tient au fait que l’on sait estimer l’impact de chaque cause de l’élévation du niveau marin de façon indépendante. Or la somme des causes est égale aux mesures d’élévation. Ainsi, pour les 25 dernières années, les glaces de montagne contribuent pour une hausse de 0,6 mm/an et celle des pôles de 1 mm/an. La dilatation thermique des océans contribue à une augmentation de 1,2 mm/an. Les eaux continentales (rivières, fleuves, eaux souterraines) contribuent à une progression de 0,4 mm/an.

Cette accélération de l’élévation du niveau marin n’est pas sans conséquence, puisque la moitié de la population humaine vit sur la bande côtière et qu’une grande partie est installée dans les zones littorales…

Auteur :
La suite est à lire sur : reporterre.net