Face à la réforme des retraites, le retour de la « joie militante » pour faire des manifestations une fête

Mobilisation massive

Environ deux millions de personnes ont manifesté dans toute la France ce 31 janvier contre l’allongement de l’âge de départ à la retraite.

© Yann Lévy

Environ deux millions de personnes ont manifesté dans toute la France ce 31 janvier, lors de cette deuxième grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites portée par Élisabeth Borne et Emmanuel Macron. Deux millions si l’on retient la moyenne entre les chiffres du ministère de l’Intérieur (1,3 million) et ceux de la CGT (2,8 millions). L’écart entre ces deux sources est le plus fort à Paris, où les organisations syndicales annoncent un demi-million de manifestants et manifestantes, contre seulement 87 000 comptabilisés par la préfecture.

Près de 300 manifestations et rassemblements se sont tenus sur l’ensemble du territoire, avec de très fortes participations dans plusieurs villes moyennes. C’est la plus grosse mobilisation sociale sur les retraites depuis trente ans, y compris lors des grandes et longues grèves de novembre-décembre 1995. Le nombre de grévistes a été important dans l’Éducation nationale, les transports en commun, le secteur de l’énergie, chez les dockers (voir le détail sur le site Rapports de force). Plusieurs dizaines de lycées ont par ailleurs connu des actions de blocages.

Comment installer le mouvement dans la durée, voir même l’intensifier, sans épuiser manifestants et grévistes ? Telle est la question qui se pose désormais aux animateurs de la contestation sociale. Rendre les cortèges revendicatifs plus festifs, en faire des moments où l’on se rencontre et l’on s’amuse, est peut-être l’un des moyens pour continuer à attirer les foules.

Des collectifs, des artistes, des grévistes ou des citoyens imaginatifs tentent déjà de rompre avec le risque de défilés syndicaux routiniers, et parfois un peu tristes. Et avec la crainte d’une répression débridée et aveugle qui planait sur les participants aux manifestations depuis le mouvement contre la loi Travail puis le celui des Gilets jaunes.

Le photographe Yann Lévy était dans la manifestation parisienne du 31 juillet pour saisir des instants de cette « joie militante ».

Grimées en zombies pour dénoncer le recul de l'âge de départ à la retraite, [le collectif des Rosies s'est créé en 2019->https://france.attac.org/se-mobiliser/retraites-pour-le-droit-a-une-retraite-digne-et-heureuse/article/les-rosies-le-retour-kit-de-mobilisation] lors de la précédente tentative de remise en cause du système de retraites par répartition. Et organise des ateliers de maquillage en plein air.

Zombies

Grimées en zombies pour dénoncer le recul de l’âge de départ à la retraite, le collectif des Rosies s’est créé en 2019 lors de la précédente tentative de remise en cause du système de retraites par répartition pour dénoncer ses conséquences négatives pour les femmes, déjà…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Ivan du Roy, Yann Lévy