Face à la sécheresse, des citoyens réclament un partage équitable de l’eau

Dans la parcelle du maraîcher Laurent Campos-Hugueney, située à Pionsat dans le Puy-de-Dôme, on trouve des coquelicots et autres fleurs de prairies juste à côté des tomates. Plusieurs bandes enherbées — «des réserves de biomasse» — poussent librement entre chacune des parties cultivées. Elles ont pour première fonction de servir de fertilisant organique après avoir été coupées et étalées au sol. «J’ai eu la surprise d’avoir des productions dans les parties non irriguées de mon terrain pendant la sécheresse de l’an dernier. Cela m’a fait prendre conscience de l’importance de pratiquer une agriculture organique.» La fertilisation, à laquelle il s’emploie, aurait permis au sol de mieux retenir l’eau des quelques orages de l’été 2019 et ainsi de sauver ses légumes.

Laurent Campos-Hugueney est installé en agriculture biologique depuis cinq ans. Ce syndicaliste de la Confédération paysanne est le porte-parole du collectif Eau bien commun 63, qui s’est formé après la dramatique sécheresse de l’été dernier dans le Puy-de-Dôme. Ce groupe de citoyens a rassemblé plus de 2.000 signatures, dans le but d’interpeller la préfecture sur une gestion «plus équitable» de l’eau en période de sécheresse. L’été dernier, plusieurs communes ont dû être ravitaillées en eau potable par camion-citerne. «Des structures piscicoles ont fermé car les cours d’eau étaient à sec tout comme les puits dont certains maraîchers se servaient. Ils se sont retrouvés sans possibilité d’arroser leurs cultures. L’eau n’était autorisée que pour les maraîchers équipés d’un arrosage goutte à goutte.

Cet épisode a eu des conséquences sur la profession.» Selon lui, les pratiques de l’agriculture industrialisée — comme le drainage systématique — couplées à des pompages inconsidérés d’eau amplifient les effets du changement climatique. En conséquence, «le sol ne retient plus l’eau et la recharge des nappes phréatiques ne se fait plus».

L’été dernier, en pleine sécheresse, Laurent…

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