Face à la violence capitaliste, se défendre est légitime


Publié pour la première fois en 2015 dans sa version anglo-saxonne sous le titre de Drinking Molotov Cocktails With Gandhi, le livre de Mark Boyle a enfin été traduit dans la langue de Molière pour soumettre au public francophone une perspective injustement diabolisée : l’écologie radicale. Finie d’être une option, elle est devenue une urgence que nous devrons, tôt ou (trop) tard, considérer à sa juste valeur face au bulldozer profondément assassin qu’est notre modèle insatiable. « Sois le changement que tu veux voir dans le monde » disait Gandhi. L’auteur le prend au mot. Le monde dont il rêve n’est pas apathique face à la destruction véritablement violente du vivant. Il est proactif, engagé, courageux. Révolté ? Aux célèbres « 3R » (Réduire, Réutiliser, Recycler), Mark Boyle leur préfère de loin : Résister, se Rebeller, Réensauvager. Immersion dans ces réflexions inconfortables qu’il n’est plus temps de balayer sous le tapis.

S’il y avait deux livres à consulter pour s’immerger au cœur de ce qu’est véritablement l’écologie, – là où bouillonne l’authenticité de la vie qu’on avait perdue, où le paysage apparaît enfin lavé des fioritures aveuglantes du capitalisme-vert et débarrassé des discours factices du libéralisme, là où se montre enfin la réalité grotesque de notre système et tout ce qu’il gâche, tout ce qu’il tue, tout ce qu’il détruit sans permission, avec facilité et nonchalance – il pourrait sans doute s’agir de Pieds nus sur la Terre, une autobiographie de Rob Greenfield dont nous vous parlions récemment et de Boire des Cocktails Molotov avec Gandhi, de Mark Boyle.

En effet, à l’heure où nos convictions sont plus que jamais à fleur de peau et où nos croyances ne demandent qu’à être confortées dans des bulles informationnelles, Mark Boyle, également auteur de l’Homme sans argent – Le livre culte de la décroissance et de L’année SauvageUne vie sans technologie au rythme de la nature, ne craint nullement de bousculer les consciences, au-delà des conventions.

Couverture du dernier livre de Mark Boyle © Nautilus Editions

Discuter de violence, tabou ultime d’un monde pourtant ultra-violent

Dans sa dernière parution, face à la situation socio-environnementale critique, l’écrivain creuse la question décisive de la violence. De celle, officielle, qui se targue de légitimité pour faire oublier sa permissivité, à celle qu’on ne voit pas distinctement, industrielle, qui broie continuellement la vie sous nos nez…

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Auteur: Victoria Berni