Face à l'inaction climatique, des sinistrés attaquent l'État en justice

Rumilly (Pas-de-Calais), reportage

Dans la cour de l’écolieu De Rives en rêves, dans le petit village de Rumilly (Pas-de-Calais), Oya, chatte duveteuse de 4 ans, se roule sur le dos sous le soleil, au milieu des poules et des coqs. Recueillie par un temps pluvieux, elle porte le nom d’une déesse de la pluie de la mythologie ouest-africaine. Amère ironie : pendant l’hiver 2023-2024, l’écolieu où elle vit a été touché par huit inondations successives dues aux crues du fleuve Aa, qui coule juste en face de la maison, et aux ruissellements agricoles occasionnés par les intempéries d’une ampleur exceptionnelle.

Ces catastrophes n’étaient pas le fruit des caprices de la déesse Oya, mais les symptômes du changement climatique. Des volatiles ont péri, les terrains sont restés sous l’eau durant deux mois et le fournil porte toujours les stigmates des inondations : des traces d’humidité sont encore visibles un an après, montre Jérôme Sergent, paysan-cultivateur produisant des alternatives aux produits phytosanitaires.

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Avec dix autres victimes directes des conséquences du changement climatique — sécheresse, gel tardif, bouilloires thermiques — il attaque l’État en justice mardi 8 avril, dénonçant ses « insuffisances » d’adaptation au changement climatique. Les associations Greenpeace, Oxfam et Notre Affaire à tous se sont jointes à cette action. « Vu que l’État ne se montre pas à la hauteur, on n’a pas d’autre choix. On fait ça tous ensemble, on va déposer plainte. L’État est garant de nos droits fondamentaux de citoyennes et citoyens face aux effets du changement climatique, mais il ne respecte pas ces droits. »

Avant de répondre à l’appel à témoins émis par les ONG, Jérôme s’était mobilisé depuis un an avec…

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Auteur: Mehdi Laïdouni