Face à Renault, les 333 employés de la SAM ne lâchent rien

En Aveyron, les salariés de la fonderie SAM dénoncent la stratégie de Renault qui n’a, selon eux, jamais eu l’intention de les aider à trouver un repreneur. Le groupe automobile français était l’unique client de cette usine, qui a été placée en redressement judiciaire en décembre 2019. Dès septembre 2020, Renault aurait réorienté ses commandes vers l’étranger afin de faire des économies sur le coût de production, une pratique courante de nos fleurons industriels français. 

“Ils n’ont jamais eu l’intention de sauver l’entreprise.” Ghislaine Gistau, déléguée CGT de la SAM (société aveyronnaise de métallurgie) à Decazeville en Aveyron est écoeurée. Devant les 6000 personnes venues manifester leur soutien aux employés de la fonderie, malgré la pluie battante, ce mercredi 1er décembre, la syndicaliste aux cheveux blonds coupés courts ne peut cacher sa colère après presque deux ans de négociations, suite au placement de la SAM en redressement judiciaire en décembre 2019. Première à s’exprimer à la tribune, ses griefs vont notamment vers le ministre de l’Economie, des finances et de la relance. En octobre dernier, Bruno Le Maire, sommait l’unique client de la fonderie, Renault, de trouver une solution pour la reprise de son sous-traitant aveyronnais. Mais aujourd’hui, l’Etat, premier actionnaire de Renault s’est rangé derrière la décision du constructeur automobile de ne pas soutenir l’offre de reprise de la SAM. “Bruno Le Maire fait le service après-vente de Jean-Dominique Senard [PDG de Renault, NDLR] en reprenant le langage” du groupe, qui propose “d’accompagner financièrement les salariés”. “Bâtard”, peut-on entendre s’élever de foule, qui approuve de la tête le discours de Ghislaine Gistau. Sur les murs de l’usine, des photos ont été installées. A chaque protagoniste son qualificatif. A côté de la tête d’Emmanuel Macron, est inscrit “MENTEUR” et près de celle de Bruno Le Maire, on peut lire “COMPLICE”. 

“Renault souhaite travailler avec le groupe espagnol CIE”

“Je ne pensais pas que Renault nous lâcherait ”, murmure Delphine Bougnol. Cette discrète petite brune, membre du service propreté, est employée de la SAM depuis 17 ans. Si la liquidation judiciaire annoncée le 26 novembre dernier venait à se confirmer, elle se retrouverait, comme les 332 autres salariés, au chômage. Dans quelle autre entreprise espère-t-elle travailler alors ? A cette interrogation, elle ne peut s’empêcher d’écarquiller les…

La suite est à lire sur: www.frustrationmagazine.fr
Auteur: Rédaction Frustration Mag