Face à son déclin alarmant, des associations veulent inscrire le putois comme espèce protégée

En France, les populations de putois d’Europe connaissent un déclin préoccupant. Largement méconnu, ce mustélidé à lunettes souffre des activités humaines, mais aussi d’une mauvaise réputation — infondée. À l’origine de deux rapports documentaires et stratégiques, la Société française pour l’étude et la protection des mammifères demande à l’État d’inscrire le putois d’Europe sur la liste des espèces protégées. Au plus vite.  

Oreilles arrondies, queue moyenne, courtes pattes, le putois d’Europe (Mustela putorius) présente une forme allongée et un corps en cylindre. On le reconnaît à son pelage brun foncé virant au noir sur les pattes et le bas du vendre, jaunâtre aux flancs, mais aussi à ce bandeau blanc qui lui ceint les yeux et lui donne l’aspect d’un malfaiteur (ou d’une dame masquée). 

De la famille des mustélidés, tout comme la fouine et le blaireau, ce petit mammifère carnivore mesure entre 40 et 60 centimètres de long et pèse de 400 grammes à 1,5 kilos. Il est donc plus grand que la belette ou l’hermine, mais plus petit que ses cousines la martre et la loutre. 

Solitaire, il vit surtout la nuit. Agile et élastique, il fréquente les lisières forestières, les bocages, les paysages d’agriculture extensive. Bon nageur, il a une nette prédilection pour les zones humides et les milieux en mosaïque.   

Rongeurs, poissons, amphibiens, oiseaux, insectes, baies, le putois d’Europe mange de tout. Il s’invite souvent dans les terriers des petits mammifères, ou les débusque dans les souches creuses des bois clairs, sous les racines des arbres et les vieux tas de branchages.

On le range parmi les prédateurs généralistes et opportunistes. Mais il préfère de loin les rongeurs tels que les rats musqués (une espèce envahissante dont il est l’un des rares prédateurs) et les lapins de garenne, notamment atteints de myxomatose, épizootie impitoyable qu’il participerait à endiguer.

Enfin, son nom peu recommandant (« putorius », de « putor », puanteur en latin) vient de ce qu’il secrète, par les glandes anales, un aérosol nauséabond sous l’effet de la frayeur et de la douleur, ou afin de marquer son territoire. Voilà pour les présentations.

Crédit : Malene Thyssen

Très commun dans certains pays d’Europe, le putois est présent sur l’ensemble du territoire métropolitain, à l’exception de quelques zones du Sud-Est et de la Corse.

Cette large répartition ne l’a pas empêché de passer, en 2017,…

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Auteur: Augustin Langlade