Face au lavage de cerveau, une rébellion encore possible ?

Invoqué à de très nombreuses occasions, le concept de « servitude volontaire » n’est pourtant pas si évident à saisir. Il renvoie dans l’imaginaire collectif à notre adhésion plus ou moins consciente à un état collectif d’aliénation ou de soumission, mais qu’en est-il vraiment ? L’écrivain et professeur de philosophie Léonor Franc fait le point pour nous.  

Si vous suivez Mr Mondialisation, vous savez que Léonor Franc contribue régulièrement à nous faire réfléchir à travers des sujets tels que Pourquoi nous faisons semblant de vivre en démocratie ou encore « La fin du monde a déjà eu lieu », etc.

Aujourd’hui, il publie également son dernier livre aux éditions Skhedia : Les crimes des gens ordinaires. Essai sur la violence ignorée. À cette occasion, toujours dans un souci de conserver une part de libre circulation du savoir, il nous confie un extrait conséquent de ce travail : une introduction instructive à la théorie de La Boétie…

La Boétie l’étincelle

« Si le peuple cesse d’obéir, la pyramide s’effondre »

Poser la question de savoir si les personnes dirigées sont complices des actes de leurs dirigeants, c’est naviguer dans un contexte qui n’est pas démocratique – puisqu’il y a, d’une part, des personnes qui obéissent, d’autre part, des personnes qui ordonnent. Toutefois, dans son Discours de la servitude volontaire, La Boétie montre que les choses ne sont pas si simples.

En effet, les personnes qui sont en haut de la pyramide du pouvoir n’y résident que grâce aux étages inférieurs. Les membres de ces étages ne sont donc pas passifs, au contraire : ils font advenir le pouvoir des dirigeants qui dépend de l’obéissance du peuple. Si le peuple cesse d’obéir, la pyramide s’effondre. Même dans une tyrannie, il est donc faux que le pouvoir du peuple est bloqué.

La Boétie dirait plutôt, en première analyse : les individus obéissants ont un pouvoir qu’ils…

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Auteur: H.