Des scientifiques du CNRS et de l’Université de Montpellier ont utilisé une méthode de résurrection, qui consiste à développer une espèce à partir d’un état antérieur, et de la comparer avec ses descendants.
L’équipe de recherche a pour cela utilisé des fleurs de pensée des champs poussant en région parisienne (un lieu actuellement faible en pollinisateurs), et des fleurs de pensée de même localité ressuscitées à partir de graines collectées entre 1990 et 2000.
Selon les analyses génétiques, l’autofécondation a augmenté de 27 % durant les trois dernières décennies. Les fleurs des champs d’aujourd’hui sont 10 % plus petites, produisent 20 % moins de nectar et sont moins visitées par les pollinisateurs que leurs ancêtres.
En parallèle, durant ces décennies, les chercheurs ont noté un déclin des interactions entre ces plantes et les pollinisateurs. Ces évolutions rapides sont donc estimées être liées au déclin des populations de pollinisateurs.
L’étude met en lumière un cercle vicieux : le déclin des pollinisateurs entraîne la réduction de la production de nectar par les fleurs, ce qui pourrait aggraver le déclin des insectes.

Viola arvensis, la fleur sauvage étudiée par les scientifiques – Crédit : Wikimedia Commons
Selon les évaluations de la Liste rouge pour l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 16,5 % des pollinisateurs vertébrés sont menacés d’extinction au niveau mondial, tandis que 37 à 40 % des abeilles sont menacées.
90 % des plantes sauvages à fleur dépendent du transfert de pollen par les animaux. Le rendement et la qualité des cultures dépendent de la diversité des pollinisateurs. Or, leur diversité est en déclin.
Les pesticides et insecticides ont des effets létaux sur les abeilles, tandis que l’élevage de masse et le transport à grande échelle de pollinisateurs peuvent encourager la distribution d’agents pathogènes ou de…
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Auteur: Maïté Debove