Face aux inégalités et à la finance, « il s'agit d'étendre les principes de la démocratie dans l'économie »

Les États ont versé des milliards pour sauver leurs économies, en priorité vers les grandes entreprises. Comment faire en sorte que l’argent public serve à aider les gens et à construire l’avenir ? Par une planification démocratique de l’économie répond la jeune économiste britannique Grace Blakeley, auteure de Corona Crash – Comment la pandémie va changer le capitalisme.

Basta !  : Comment voir un possible crash du capitalisme alors que les États dépensent depuis le début de la crise du Covid beaucoup d’argent public à destination des grandes entreprises pour sauver le capitalisme ?

Grace Blakeley : Le titre de mon livre « Corona crash » vient d’un article que j’ai écrit en mars au moment où, avec le début de l’épidémie, pointait le danger d’une dégringolade des marchés boursiers. La bourse ne s’est finalement pas écroulée. Ce qui est désormais clair, c’est justement cette volonté des États d’utiliser de plus en plus des ressources publiques pour sauver les entreprises et les institutions financières. C’est une tendance lourde du néolibéralisme : l’État intervient dans l’économie pour empêcher la faillite d’entreprises. Nous avons vu cela lors de l’éclatement de la bulle Internet en 2000 puis lors de la crise financière de 2008. De l’autre côté, il n’y a pas le même niveau de soutien étatique pour les gens, pour la population. Que va-il arriver quand l’économie aura récupéré après la crise de l’épidémie ? C’est très incertain. Ce qui semble le plus probable, c’est une récupération orientée vers les intérêts du « big business » et de la finance plus que vers les objectifs de maximiser l’emploi et de relever le niveau des salaires.

Le débat a-t-il eu lieu au Royaume-Uni sur la politique économique à mener après l’épidémie ?

Boris Johnson [Premier ministre conservateur] a repris la formule « We need to build back better » [« Nous devons…

Auteur: Rachel Knaebel
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