Faire converger agriculture et écologie

Malgré leurs différences, on a beaucoup fait le parallèle entre le récent mouvement des agriculteurs et le celui des gilets jaunes en 2018. Dans les deux cas, il s’agit d’une mobilisation née contre une taxe sur le carburant, très hétérogène dans sa composition, et qui parvient à créer un rapport de force suffisamment important pour faire reculer le gouvernement en seulement deux semaines. Mais, au-delà de ces différents points, ce qui est peut-être le plus marquant est de constater combien ces deux mouvements sont l’occasion d’une construction en opposition entre, d’un côté, les revendications populaires et, de l’autre, les enjeux environnementaux.


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Cette construction est surtout le fait de la classe politique, avec d’un côté le Rassemblement national, en la personne de Jordan Bardella, qui dénonce une « écologie punitive », de l’autre le gouvernement qui cède avant tout sur les revendications liées à l’écologie – avec entre autres l’abandon de l’augmentation de la taxe sur le gazole non routier et la suspension du plan Écophyto visant à réduire de 50 % l’usage de pesticides d’ici à 2030.

Cette mise en opposition est pourtant factice. Contre le sens commun souvent mobilisé sur le sujet, une enquête sociologique montre une décorrélation entre la conscience écologique des classes populaires et certaines de leurs pratiques, en particulier celles liées au déplacement et au travail, en l’occurrence la voiture, qui s’explique car « l’impératif économique prime sur les valeurs environnementales » (1).



« Conversion écologique vs dépendance automobile. Une analyse des…

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Auteur: Aurore Koechlin