« Faire de l'écologie concrète » : des brigades vertes pour nettoyer les décharges et dépolluer les sols

Autour du fort de la Butte-Pinson, à Montmagny, dans le Val-d’Oise, une équipe de travailleurs en chasubles s’active : deux trient une benne de déchets, deux autres terrassent le sol pour permettre le passage d’un camion, d’autres posent une clôture. « Il nous faudra huit ans de travail pour redonner forme aux cinq hectares qu’on nous a confiés », sourit Philippe Morel, chef du chantier d’insertion Les Brigades vertes, mené sur le site par l’association Les Fermes d’espoir. Cela fait encore plus longtemps que les municipalités de Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise, sur lesquelles se trouve la Butte-Pinson, ne savaient que faire de la décharge à ciel ouvert qu’elle abrite.

La volonté de réhabilitation remonte à plus d’une décennie : transformer le site d’une centaine d’hectares en lieu de promenades et de cultures agricoles ouvert au public. Le projet du syndicat intercommunal pour l’étude et l’aménagement de la Butte Pinson et l’Agence des espaces verts de la région Île-de-France patinait, d’autant que des familles de voyageurs habitent aussi depuis longtemps sur la butte.

Décharge sauvage

Une décharge sauvage couvre encore une partie du site. « Des entrepreneurs du BTP avaient l’habitude de venir jeter du matériel là. Des particuliers faisaient de même », explique Philippe Morel, le chef du chantier d’insertion.

©Anne Paq

En 2016, à quelques centaines de mètres du fort, l’association Les Fermes d’espoir installe la ferme de la Butte-Pinson, un espace pédagogique et refuge animalier, aménagé par des jeunes condamnés à un travail d’intérêt général (TIG). En 2020, la communauté d’agglomération Plaine-Vallée lance également un programme de relogement des familles de voyageurs installées là : des appartements avec des terrains qui peuvent accueillir les caravanes. Jusqu’alors, les familles vivant autour de l’ancien fort subissaient au mieux l’indifférence, au pire le mépris des élus locaux.

Filières courtes de recyclage

Fin 2021, Fermes d’Espoir et son chantier d’insertion des Brigades vertes commencent à réhabiliter une partie du terrain, qui était devenue une décharge. « Des entrepreneurs du BTP avaient l’habitude de venir y jeter du matériel. Des particuliers faisaient de même, plutôt que de devoir trier en déchetterie », explique Philippe Morel.

La méthode singulière des Brigades vertes est de dé-mécaniser au maximum la dépollution. « Habituellement, des pelles de chantier écrasent et mélangent…

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Auteur: Anne Paq, Audrey Guiller