Famines, migrations, morts… Les sécheresses s'aggravent, alerte l'ONU

Le monde s’assèche. En France, le thermomètre monte et les réserves d’eau diminuent. Dans la Corne de l’Afrique, « la pire sécheresse jamais vécue » menace de famine 20 millions de personnes. Au Chili, les coupures d’eau sont désormais courantes. En Californie, l’utilisation de l’eau en extérieur va être limitée à un jour par semaine. Même la Corée du Nord se trouve obligée de réquisitionner des fonctionnaires pour aider les paysans démunis. Cette année, « plus de 2,3 milliards de personnes seront confrontées au stress hydrique et près de 160 millions d’enfants sont exposés à des sécheresses graves et prolongées », alerte l’Organisation des Nations unies (ONU), dans un rapport inédit publié mercredi 11 mai.

« La charge de la collecte de l’eau pèse de manière disproportionnée sur les femmes »

Ce recueil, publié à l’occasion de la COP15 contre la désertification qui se tient actuellement en Côte d’Ivoire, dresse un panorama bien aride. « Depuis 2000, le nombre et la durée des sécheresses ont augmenté de 29 % », peut-on lire, avec des dommages considérables : elles auraient directement provoqué plus de 13 000 décès annuels depuis 1970, et détruit chaque année 12 millions d’hectares. Le phénomène touche plus particulièrement le continent africain – 134 sécheresses en dix ans – et affecte surtout les femmes : « La charge de la collecte de l’eau pèse de manière disproportionnée sur les femmes (72 %) et les filles (9 %), qui, dans certains cas, dépensent jusqu’à 40 % de leur apport calorifique pour transporter l’eau », soutient l’ONU.

La sécheresse – conséquence directe des changements climatiques, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) – participe d’un cercle vicieux : moins d’eau, c’est moins de photosynthèse par les plantes et donc moins de stockage de CO2… « Les écosystèmes se transforment progressivement en sources de carbone, en particulier lors des épisodes de sécheresse extrême, souligne le rapport. La photosynthèse dans les écosystèmes européens a été réduite de 30 % pendant la sécheresse de l’été 2003, ce qui a entraîné un rejet net de carbone estimé à 0,5 gigatonne. »

Sans (bonne) surprise, nous allons vers un monde de plus en plus sec. « Il est en train de se produire un changement des régimes pluviométriques, confirme à Reporterre Jean-Luc Chotte, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), président du Comité…

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Auteur: Lorène Lavocat (Reporterre) Reporterre