Partout dans le monde, des États-Unis au Brésil en passant par l’Inde, l’Italie ou la Hongrie, la question du fascisme est revenue au premier plan. Non pas simplement en raison de la progression – ou des victoires électorales – d’organisations d’extrême droite, mais aussi du fait d’indéniables poussées autoritaires et d’une accélération des politiques de destruction des droits des travailleurs·ses, couplées à la montée des nationalismes identitaires et à des processus de radicalisation/légitimation du racisme.
Cette dynamique est particulièrement visible en France depuis quelques années : qu’on pense au durcissement de la répression policière et judiciaire (contre les migrant·e·s, les quartiers d’immigration et les mobilisations sociales), au caractère systématique (et systématiquement impuni) des violences policières et à l’impossibilité même pour le pouvoir de reconnaître leur existence, ou encore à la banalisation médiatique et politique de l’islamophobie, jusqu’au plus haut sommet de l’État comme on l’observe avec l’actuel pseudo-débat sur le « séparatisme ».
Ugo Palheta propose dans cet article des éléments de réflexion sur le fascisme (d’hier et d’aujourd’hui), sur les processus de fascisation et sur l’antifascisme nécessaire, en espérant que cela puisse contribuer à une compréhension commune des batailles présentes et à venir.
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1 – Du fascisme
Le fascisme peut être défini classiquement à la fois comme idéologie, comme mouvement et comme régime.
Il désigne ainsi en premier lieu un projet politique de « régénération » d’une communauté imaginaire – en général la nation[1] – supposant une vaste opération de purification, autrement dit la destruction de tout ce qui, du point de vue fasciste, ferait obstacle à son homogénéité fantasmée,…
Auteur : redaction
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