Faut-il chasser les IA des établissements scolaires ?

L’introduction d’une nouvelle technologie soulève en général des réactions très tranchées, entre accueils enthousiastes et réticences tenaces. L’intelligence artificielle (IA) n’échappe pas à la règle et suscite des dilemmes. Cependant, plutôt que de se demander s’il faut l’accueillir ou la bannir du système éducatif ne faudrait-il pas avant tout partir du postulat d’éducabilité cher à Philippe Meirieu et se demander comment accompagner chaque apprenant vers les apprentissages qui lui sont nécessaires pour trouver sa place dans le monde de demain ?



Read more:
Avec ChatGPT, ne faut-il pas craindre l’homme plus que les algorithmes ?

Reposons alors ainsi la question : « comment intégrer l’IA dans nos cursus scolaires pour mieux accompagner chaque apprenant vers l’excellence qui lui est propre ? » Compte tenu de l’évolution constante de la technologie, il est essentiel de peser les préoccupations soulevées par l’utilisation de l’IA, mais aussi de voir comment celle-ci pourrait favoriser l’accès à une éducation de qualité en réinterrogeant les pratiques pédagogiques et la posture de l’enseignant, s’inscrivant ainsi dans une révolution des méthodes d’enseignement vieilles de plus d’un siècle.

L’émergence de l’intelligence artificielle (IA) dans le système éducatif est une arme à double tranchant. D’une part, l’IA peut être utilisée comme un outil efficace pour aider les élèves et les étudiants en leur fournissant du matériel d’apprentissage personnalisé et un retour instantané sur leurs travaux. D’autre part, si l’IA est utilisée sans précaution, elle peut avoir des effets néfastes sur leurs performances et leur préparation au marché du travail.

Le développement de l’IA questionne l’évaluation des savoirs et la valeur des diplômes.
Shutterstock

L’exemple récent de ChatGPT nous montre que certains établissements l’ont interdit de crainte que cet outil facilite la triche et entraîne une baisse des normes académiques, alors que d’autres l’ont accueilli dans leur salle de cours tant il leur semblait impossible de lutter contre ces technologies – et mener une guerre perdue d’avance. Les deux positions se défendent. Les établissements ayant bloqué l’accès à ces technologies ont bien conscience que, si le travail…

La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Fabienne Serina-Karsky, Maître de conférences HDR en Sciences de l’éducation, Institut catholique de Paris (ICP)