Faut-il renommer le vivant ? Les controverses au cœur de la nomenclature taxonomique

La description de la biodiversité repose sur une discipline appelée taxinomie – ou taxonomie – qui se charge de décrire, classer et nommer des éléments structurés de la biodiversité, appelés taxons. D’Aristote à Albert le Grand en passant par Pline l’Ancien, de nombreux travaux de taxonomie sont parvenus à la postérité par des auteurs venant d’époques, de langues et de cultures différentes.

Carl von Linné.
Wikimedia, CC BY-NC-SA

Les langues vernaculaires n’étant pas suffisantes pour communiquer sans ambiguïté à propos des différents taxons – certains organismes ayant une multitude de noms, ou aucun dans nos langues actuelles – une discipline internationale est apparue pour établir des noms dits scientifiques : la nomenclature. Elle est dite linnéenne du nom de son fondateur Carl von Linné, un naturaliste suédois du XVIIIe siècle, et est également qualifiée de binomiale (en botanique) ou binominale (en zoologie).

Ces deux adjectifs renvoient au fait que les noms d’espèces s’écrivent en deux parties : le nom de genre d’abord, puis l’épithète spécifique. Écrits en italique, ils sont suivis du nom de l’auteur (entier ou sous forme d’abréviation) et souvent de la date de publication en zoologie (ex. Rana temporaria Linnaeus, 1758 pour la grenouille rousse, ou le cerisier griottier Prunus cerasus L. 1753).

Depuis peu, ce système fait pourtant l’objet d’une nouvelle vague de critiques. Pour en comprendre les tenants et aboutissants, penchons-nous sur le fonctionnement de cette discipline pluricentenaire.



Une nomenclature régie par cinq Codes

La nomenclature biologique est régie par 5 Codes indépendants :

Chacun de ces Codes possède une commission internationale chargée de le rédiger et de trancher d’éventuels cas complexes. Un nouveau Code de botanique est prévu pour l’été 2024 et la…

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Auteur: Elie Mario Saliba, Taxonomiste et informaticien de la biodiversité, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)