Féminisme, la victoire argentine – Les pibas, l’IVG et la fin du patriarcat (1/3)

Des cris de joie et des soupirs de soulagement. Des abrazos (étreintes) qui font oublier un instant les gestes barrières du Covid, qui a tenu tout le monde enfermé pendant de longs mois. Le mélange des masques chirurgicaux et des foulards vert émeraude, de la couleur de cette campagne victorieuse, qui vient d’obtenir la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). 

La cérémonie organisée par la Présidence de la nation argentine, le 14 janvier 2021, répète les incontournables d’une manifestation féministe dans le pays sud-américain. Sauf que cette fois-ci, l’ambiance est plus solennelle. Il s’agit de célébrer la promulgation de la loi. On est loin des places et rues en liesse, dans la salle de conférence du musée du bicentenaire, à quelques pas du palais présidentiel argentin, en plein cœur d’une Buenos Aires qui a vibré ces dernières années au rythme des pibas, un terme d’argot d’argentin qui désigne ces jeunes femmes mobilisées pour mettre fin à un anachronisme.

Après une année difficile, le gouvernement péroniste veut aborder 2021 sur cette image positive. « Es ley !« , c’est légal, scandent les lettres blanches sur fond vert de l’écran placé derrière le président de la République, Alberto Fernández, qui promet « une société un peu plus juste » grâce à la loi numéro 27.610. Une lueur d’espoir pour ce pays dans lequel les inégalités socio-économiques se creusent inexorablement.

Ce qui n’était jusqu’ici qu’une promesse de campagne, mise en suspens par la pandémie, est devenu réalité. La loi garantissant l’accès à l’avortement gratuit et sûr jusqu’à la 14ème semaine de grossesse entrera en vigueur durant les derniers jours de janvier. Elle permettra au pays sud-américain de mettre fin à une situation dramatique, celle de femmes condamnées à interrompre une grossesse non désirée dans la clandestinité. Entre 370 000 et 520 000 avortements clandestins auraient lieu chaque année, selon le ministère de la Santé argentin. Avec des conséquences parfois dramatiques : le gouvernement estime que depuis la fin de la dernière dictature, en 1983, plus de 3000 femmes sont mortes des…

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Auteur: Le Média