Frotter frotter sur France 2, HPI sur TF1, Maid sur Netflix, Clean bientôt sur M6, le roman La Femme de ménage de Freida McFadden bientôt adapté au cinéma, Rachel Keke à l’Assemblée nationale ou encore les agentes d’entretien de Sciences Po qui prennent la parole au début des meetings politiques depuis la victoire-éclair de leur grève : la femme de ménage se place au centre des représentations du monde du travail.
Selon le ministère du Travail, en 2016, 8 % de l’ensemble des salariés de France métropolitaine exercent un métier du nettoyage (ou comportant une activité de nettoyage). Des concierges aux aides à domicile en passant par les employés de maison et les techniciens de surface ou les éboueurs, la panoplie des métiers liés à la propreté est large. Mais elle nous dit une réalité : l’importance, pour nos sociétés contemporaines, de notre hygiène commune… et la délégation de cette tâche à d’autres que soi.
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Une délégation qui se fait dans la précarité : avec seulement 18 % de CDI dans ce secteur, les salariés du nettoyage ont un temps de travail souvent très fragmenté (une façon édulcorée de dire qu’ils ont des horaires impossibles, souvent très tôt le matin et avec plusieurs employeurs dans une même journée). Surtout, s’ils ont parfaitement conscience de leur utilité pour la société (« nécessaires » comme on dit depuis la crise du covid), ils subissent aussi un fort sentiment d’ignorance jusque sur le lieu même de leur travail. Un manque de considération qui va de pair avec des salaires de misère et une exposition aux risques physiques importante.
Symptômes
Conséquences de ces…
Auteur: Pablo Pillaud-Vivien