Ferdinand des possibles / Francesca Pollock / Verdier / 86 pages / 8 euros
Le bref récit que signe Francesca Pollock, Ferdinand des possibles, interpelle de la manière la plus directe et impérative notre humanité : que fait-on avec des personnes différentes ? Comment les regardons-nous, les approchons-nous et vivons-nous avec elles ? C’est en étant tombée amoureuse du père de Ferdinand qu’elle a rencontré celui-ci. Ferdinand est atteint du syndrome « Charge ». « C’est un acronyme de la science. Chaque lettre renvoie à une pathologie. Au moins six au compteur, toutes plus ou moins graves. Colobome, malformation cardiaque, atrésie des choanes, retard de croissance et retard mental, hypoplasie génitale et, pour finir, surdité. »
« Danses de la joie »
Ferdinand ne parle pas, est sourd – il signe un peu – et sa vue est désormais compromise. Les médecins lui donnaient quelques jours à vivre. Il a une trentaine d’années aujourd’hui. Il a été opéré plus d’une dizaine de fois la première année de sa vie. Sa mère est morte d’un cancer découvert peu avant sa naissance. Le trauma que tout ceci représente est installé en lui, mais Ferdinand des possibles n’est pas un récit d’apitoiement. Il n’est pas non plus l’inverse, d’où émanerait une niaise béatitude face à la force de vie d’un polyhandicapé, même si cette force-là existe.
Ce livre est une forme d’enquête sur l’effet insoupçonné de ce que Ferdinand a produit sur l’autrice vivant à ses côtés – et ce n’est pas un hasard si Francesca Pollock l’écrit en s’adressant à lui, car ce texte est un geste de gratitude. D’abord, il y a eu la manière d’entrer en relation avec lui, les conditions pour tisser un lien. Francesca Pollock…
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Auteur: Christophe Kantcheff