Festivals, fast fashion… Les petits arrangements du consommateur engagé avec sa conscience

1 612 tonnes, c’est le bilan cumulé des déchets solides de Coachella, Stagecoach et Desert Trip, trois festivals phares de musique, d’amour… et de bons sentiments. 1 612 tonnes, c’est beaucoup pour des organisateurs et des artistes qui déclarent vouloir minimiser les dégâts causés à la planète.

Pour se donner bonne conscience à moindres frais, les organisateurs de Coachella conseillent aux festivaliers de privilégier le covoiturage, le recyclage, de réutiliser leurs tenues d’une année sur l’autre. Mais le festival est, chaque année, organisé dans la ville d’Indio, à plus de deux heures en voiture de Los Angeles, pour des visiteurs désireux de se montrer bien davantage que de démontrer des engagements supposés.

Un bilan écologique déplorable qui questionne également la sincérité des artistes qui s’y produisent. Billie Eilish, l’une des artistes vedettes du festival, très à cheval sur la portée écologique de ses tournées, végétarienne affichée, fortement engagée dans les combats climatiques, s’est pourtant plusieurs fois produite à Coachella malgré le lourd bilan environnemental du festival.

Principe de réalité, principe de précaution

À l’instar des artistes, des festivaliers ou de certains organisateurs d’événements, on sait que les consommateurs ne font pas toujours ce qu’ils disent et ne disent pas toujours ce qu’ils font. Ainsi peut-on interroger l’engouement conjoint pour les magasins d’usines et pour les produits bios, la chasse aux prix bas couplée à la glorification du made in Europe, les vols long-courriers et le tourisme équitable.



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Les exemples abondent de cette apparente dissociation entre intentions déclarées et comportements objectifs, comme le démontre l’impressionnant succès de Shein à l’heure de la sacralisation du développement durable, de la récupération et du vintage.

La marque chinoise, qui pousse le concept de la fast fashion à l’extrême, jouit d’une popularité qui ne se dément pas. Sa stratégie repose sur quatre piliers, en totale contradiction avec les valeurs actuellement prônées, quand elles ne sont pas revendiquées : la compétitivité sur les prix (Shein est moins chère que les principaux acteurs du domaine, Zara et H&M en tête), la réactivité (6 000 nouvelles…

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Auteur: Frédéric Jallat, Professeur de marketing à ESCP Business School, professeur vacataire, Sciences Po