Fêtes et soulèvements

Le 22 avril 2023, à l’appel des Soulèvements de le Terre, plusieurs milliers de personnes se réunissaient près de Toulouse pour s’opposer à la construction d’un nouveau tronçon autoroutier. Dietrich Hoss a noté que plusieurs manifestants rechignaient à adopter des modes de contestation peut être plus festifs qu’à l’accoutumée. L’occasion pour lui de revenir sur un certain nombre de pratiques historiques, qui, bien que plutôt joyeuses, ne manquaient ni de radicalité, ni d’efficacité.

Il semble qu’il y avait quelques camarades mécontents de l’organisation de l’évènement ce jour-là, qui disaient que celui-ci ressemblait à un « Jeu Intervilles », qu’ils ne savaient pas pourquoi ils étaient venus. Je n’étais pas là et je ne peux me faire une idée qu’à distance, à base des reportages et images diffusés par les médias. Mais je crains que de telles critiques risquent de jeter le bébé avec l’eau du bain. Certes, il n’y avait pas à cette occasion de formes d’expression de rage et de colère particulièrement violentes contre la l’agressivité provocante du projet en cause. Mais il s’est construit –pour un moment éphémère seulement, c’est vrai- un mur en corps et en pierres, fondement d’un barrage à fortifier prochainement. C’était une réappropriation de la fête et de la joie, trop longtemps déjà confisquées sous de formes abêtissantes par l’industrie du divertissement toute-puissante. Dans une telle action, on commence par redécouvrir la fête comme source de solidarité et arme de résistance. Les peaux de bananes pouvaient être comprises comme la métaphore d’un terrain glissant, entre rencontre festive et révolte déterminée.

Un hasard (objectif ?) a fait que le jour même de la manifestation j’ai découvert l’excellent livre de Alice Gaillard Les Diggers qui évoque merveilleusement, en détail, la démarche de ce groupe de militants artistes, qui a…

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Auteur: dev