Feu le bloc bourgeois ? Feu sur le bloc bourgeois !

Paul Elek analyse la situation politique sortie des élections européennes et de la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron. Il montre notamment comment le bloc bourgeois se réorganise rapidement autour d’un axe nationaliste et réactionnaire, sous domination FN/RN, nécessitant une réponse unitaire de la gauche sociale et politique.

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L’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale, moins d’une heure après les résultats des élections européennes, a pris de court jusqu’aux rangs de l’ancienne minorité présidentielle. Si la séquence électorale de 2022 n’avait en rien résolu la confrontation des trois blocs politiques en constitution depuis 2017, elle avait laissé place à des signes de plus en plus visibles de la décomposition de la Ve République.

En deux ans, et en l’absence de majorité stabilisée, seuls l’instrumentalisation autoritaire de la Constitution (et du règlement de l’Assemblée nationale) et les coups de poker des accords au cas par cas avec Les Républicains et le Rassemblement National alimentaient l’illusion d’un maintien du cours des affaires. Deux longues années durant lesquelles la direction du pays s’est faite sans approbation par un vote du Parlement, le budget de l’État pour 2023 et celui de 2024, comme les réformes majeures (à l’image de celle des retraites), ayant été imposées par 49.3. C’est l’échec cinglant du parti présidentiel aux européennes, perdant plus d’1,5 million de voix par rapport à l’édition précédente, qui semble marquer aujourd’hui la limite ultime des recompositions électorales du bloc bourgeois savamment orchestrées par Emmanuel Macron depuis sa victoire en 2017.

À mesure que la stratégie d’annexion de la base sociale de la droite se déclinait comme autant de reprises des propositions xénophobes et liberticides de la droite et de l’extrême-droite par la « Macronie »,…

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Auteur: redaction