Feux : la médiocre gestion des Canadair par le gouvernement a aggravé la situation

Conséquence des incendies d’ampleur historique qui touchent la France depuis quelques jours, la Sécurité Civile fait l’objet de toutes les attentions, et notamment les pilotes de Canadair. Leur nombre et leur déploiement ont fait polémique, des bancs de l’Assemblée Nationale et des réseaux sociaux jusqu’à Emmanuel Macron. Cela fait pourtant des années que cette branche du ministère de l’Intérieur est en souffrance, comme l’avait révélé Reporterre au printemps. Un préavis de grève avait même été déposé en mars.

« Nous sommes aujourd’hui sous les projecteurs, mais il ne faut pas oublier que notre revendication de base depuis une dizaine d’années, c’est juste d’avoir les moyens de faire notre travail », rappelle Christophe Govillot, pilote de Canadair et représentant syndical du Syndicat national du personnel navigant de l’aéronautique civile (SNPNAC). « Durant ces années de revendications, nous avions été dociles, mais il y a quelques mois nous avons cessé de l’être. Nous avons des revendications sur des problèmes de formation, de salaire et d’attractivité du métier », continue le pilote, joint par Reporterre au téléphone. Le bras de fer avec le ministère de l’Intérieur, démarré en mars 2021, a pris fin soudainement la veille du premier jour de grève, soit le 30 juin dernier, via un coup de fil de Paris annonçant que Gérald Darmanin allait signer le protocole de mesures réclamées…

Les pilotes dénoncent une gestion du matériel extrêmement déficitaire. © Guy Pichard / Reporterre

La grève à peine évitée, la Sécurité civile a vite fait face aux terribles incendies de ces derniers jours. Exceptionnels par leur taille et leur géographie, ces feux ont mis en lumière les failles matérielles des pompiers du ciel. « Actuellement, notre hiérarchie tente de mettre le voile sur la situation, car elle trouve que nous nous épanchons trop dans la presse » ; explique un personnel de la base aérienne de Nîmes-Garons, qui souhaite garder l’anonymat. En effet, il y a une semaine seulement entre 8 à 9 Canadair sur 12 étaient disponibles, mais ce chiffre est depuis passé à 11.

« Nos mécaniciens ne sont pas en cause, d’autant qu’ils sont sous-payés », commente Christophe Govillot. « Le problème, c’est la gestion matérielle. Nous avons par exemple un avion qui attend un moteur depuis plusieurs années. Il aura fallu une semaine de feu majeur pour que le matériel suive, après de nombreuses de demandes de notre…

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Auteur: Reporterre