Fiasco sondagier : à qui la faute ? Paroles de sondeurs

Avec leur autorisation (nous les en remercions), nous reproduisons ci-dessous un article de l’Observatoire des sondages publié le 30 juin (Acrimed).

Le scrutin régional de 2021 a respecté la tradition du fiasco sondagier, les explications fournies par les sondeurs et la presse se sont également conformées à la tradition dans ce domaine. Si rien n’est impossible quand il s’agit des doxosophes, il demeurait difficile de passer sous silence cette nouvelle bévue, a fortiori de la nier, même si finalement cela y ressemble. Pourquoi un tel fiasco ? La manière de procéder, un cas d’école, est toujours la même : la presse a tendu uniquement ou presque son micro, forcément complaisant, aux sondeurs, leurs partenaires et fournisseurs quasi-exclusifs d’informations électorales et politiques, qui leur ont resservi les mêmes arguments fallacieux.

Exception faite du DG de l’Ifop, aucun sondeur n’a osé donner dans le canular préféré de la profession : « les sondages ne sont pas des prédictions ». La plupart n’ont cependant concédé que du bout des lèvres leur déroute.

Un outil en constante amélioration ?

On a donc eu droit à leurs efforts permanents pour s’améliorer face la difficulté de leur tâche à l’image de l’omniprésent dirigeant d’Ipsos B. Teinturier : « Ça fait 30 ans élection après élection, en fonction des biais que nous rencontrons qu’on essaie d’améliorer les choses » (France Inter, 21 juin 2021). Il faut croire que la constante sur-estimation de l’extrême droite depuis de nombreux scrutins ne leur a pas servi de leçon. Il suffit en outre de lire quelques notices détaillées pour douter sinon de l’effectivité des efforts évoquées du moins de leur ampleur. Dans le cas d’Ipsos, pour l’Île de France, à peine 400 intentions réellement récoltées, 450 en Paca. On s’en doutait déjà B. Teinturier est comme ses homologues un statisticien du dimanche. Quant à sa culture en science politique elle ne s’améliore guère plus comme l’indique son équation simpliste « colère » = mobilisation électorale.

Pas fiable ?

On a retrouvé également ceux qui voulaient croire que l’échec de leur prophétie était malgré tout un succès, tel cet autre responsable d’Ipsos pour qui « les instituts avaient d’une certaine manière vu juste en pronostiquant une abstention record », mais que celle-ci s’est révélée « encore plus massive que ce qui était escompté ». D’autres ont été moins « pudiques » donnant dans l’auto-satisfaction/promotion…

La suite est à lire sur: www.acrimed.org
Auteur: Observatoire des sondages Acrimed