Fiction Nationale

La souveraineté n’est RIEN – Georges Bataille

Pourquoi cela ne s’effondre-t-il pas totalement, une fois pour toutes ?
Ce coup de grâce n’est donc pas définitif.

Nous (en) sommes encore là, plus ou moins debout, nous acharnant, mâchoires et poings serrés. Douleur, rage et colère confondus, nous rêvons de planter leurs têtes sur des piquets, de les brandir haut, aux quatre vents, au vu et au su de tous, qu’ils pourrissent ainsi jusqu’à la fin des temps. Nous leur en voulons à mort.

Nous nous en voulons à mort aussi. Nous savions, nous avons toujours su.

Nous les connaissons une à une, ces « têtes », de la plus insignifiante à la plus importante, de la plus grossière à la plus avisée, de la plus novice à la plus décrépite. Nous savons qu’elles sont ce qu’elles ont toujours été, qu’il ne pouvait en être autrement, depuis leur auto-amnistie du 26 août 1991 (nous imposant l’oubli sur tout ce qu’elles ont commis seize années durant au moins), et bien avant même, depuis le tout premier arrangement, ledit pacte national de 1943, la toute première combine, ce supposé pacte de coexistence. Quelles que soient les trames ourdies, les politiques des chaises musicales ou vides appliquées, leurs diverses altercations, leurs guerres et guéguerres, elles sont, ont toujours été égales à elles-mêmes, fidèles à leurs seuls intérêts, inféodées et inféodant.

Nous ne pouvons plus être dupes aujourd’hui, l’essence même des pouvoirs, des régimes, « chez nous » comme partout ailleurs, à défaut de parvenir encore à convaincre grand monde (l’on se demande comment ils y sont parvenus si longtemps), est de nous faire ingurgiter qu’il n’y a vraiment pas d’autre choix, qu’il est vain de vouloir construire un autre monde, une autre manière de vivre, de même l’imaginer, insensé de s’organiser contre eux, suicidaire de les attaquer. Tout appareil d’État (et croyez-moi, le nôtre fonctionne, certes à sa manière fort bancale) est une…

Auteur : lundimatin
La suite est à lire sur : lundi.am